Les violences basées sur le genre (VBG) constituent l’une des violations des droits de la personne les plus répandues et sont l’un des plus grands freins à l’émancipation des femmes. Les VBG découlent des relations de pouvoir inégales entre les hommes et les femmes et prennent racines dans l’organisation sociale et politique des sociétés dans lesquelles elles sont perpétrées. Elles comprennent, sans s’y restreindre, des agressions physiques, verbales, sexuelles et
psychologiques.

Si les hommes peuvent être victimes des VBG, ce sont les femmes qui subissent le plus souvent ce type de violences. Dans ce post, on s’intéressera surtout aux violences faites aux femmes (VFF). En effet, les Nations-Unies estiment qu’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles du simple fait d’être une femme. La violence est un obstacle majeur au développement des femmes et des filles, ainsi qu’au bien-être et au développement de leurs communautés et des sociétés dans l’ensemble.

De nombreux traités contraignants sur les droits de la personne interdisent les violences faites aux femmes, comme la Convention sur l’élimination des discriminations à l’égard des femmes. La plupart des gouvernements du monde ont adopté des lois visant l’élimination des violences faites aux femmes. Mais, très souvent, ce corpus législatif peine à être correctement appliqué ; et les violences basées sur le genre sont perpétrées parfois avec la complicité des États, voire même parfois par certains États.

Les acteurs de la société civile ont alors un rôle clé à jouer pour lutter contre les violences basées sur le genre et, particulièrement, les violences faites aux femmes !

Les espaces de production des violences basées sur le genre (VBG)

L’espace domestique est le principal lieu de production des violences basées sur le genre (VBG), bien que n’étant pas le seul. Cela s’explique du fait des représentations sociales de certaines pratiques qui ne sont pas considérées comme relevant de violences. Ces dernières résultent des rapports de sexe qui autorisent à l’homme (époux, frère, père, beau-père, beau-frère, oncle, cousin, etc.) d’avoir des comportements assimilables à des violences basées sur le genre, sans qu’ils ne soient considérés comme telles.

Cette représentation réduit certaines violences basées sur le genre à des simples conflits domestiques ou affaires familiales, dont les victimes ne perçoivent pas la nécessité d’exposer au-delà du cercle familial ou amical les mauvais traitements qu’elles subissent. Cela participe à exacerber la banalisation et l’impunité des VBG dans une société marquée par des relations inégalitaires de pouvoir dans la famille. Par ailleurs, en imputant, dans certains cas, la faute aux victimes, surtout quand c’est une femme, les auteurs apparaissent comme agissant selon des normes sociales établies et acceptées. Cette représentation est renforcée par la socialisation de la femme qui insiste sur son obéissance et sa soumission aux hommes. Ce faisant, l’auteur(e) de violence est presque à l’abri de la sanction sociale et la victime est stigmatisée quand la violence est exposée dans l’espace public, surtout lorsque c’est l’époux qui en est l’auteur.

Les auteurs…

Le milieu domestique est le cadre par excellence de production des violences basées sur le genre. Les hommes sont autant victimes que les femmes, même si le nombre de ces dernières est deux fois plus élevé que celui des hommes victimes de violences basées sur le genre. Au sein des ménages les hommes constituent 55% des auteurs de VBG. En milieu de formation, les garçons, comme les filles, sont auteurs de VBG. Mais les hommes le sont dans les 67% des cas. Pour ce qui est du milieu professionnel, les principaux auteurs de VBG sont les supérieurs indirects (42,5%), les collègues (27,5%), les supérieurs directs (22,5%) et les subalternes (7,5%).

Les victimes…

Les VBG touchent au Sénégal plus les femmes que les hommes. Elles sont 64% des victimes de VBG et sont âgées de 20 à 40 ans dans les ménages sénégalais. Les personne âgées de moins de 20 ans et celles âgées de 60 à 70 ans et plus sont les moins touchées par les VBG. Tout comme dans les ménages, en milieu professionnel, les femmes demeurent les principales victimes des VBG. Ce sont des femmes qui déclarent être victimes de violences sexuelles au travail. Celles-ci sont perpétrées durant les heures ouvrables (92,5% des cas), les heures non ouvrables (5% des cas) et les heures de pause (2,5% des cas).

Des formes variées…

Les causes sont diverses et variées selon les contextes et les acteurs. Elles résultent à la fois de réalités et pratiques socialement ancrées et discriminantes envers les femmes d’une part et de conditions économiques défavorables d’autre part. Il s’agit par exemple de mariages précoces et/ou forcés et de mutilations génitales. À quelques différences, les rôles et statuts des femmes placent souvent la femme dans des postures discriminantes et défavorables. Les facteurs à la base des VBG sont multiples en milieu de formation, il y a entre autres : la marginalisation, le déficit de sensibilisation et de structures de lutte contre les VBG. Certains de ces facteurs sont liés aux individus (comportements) et d’autres s’observent au niveau collectif (rivalités, activisme au sein des mouvements).

Les violences basées sur le genre résultent également de pratiques et de situations observables à des moments spécifiques en milieu universitaire. Au niveau des lycées, les discriminations entre élèves sont pointées tout comme l’abus d’autorité des enseignants et des membres du personnel administratif. En milieu professionnel, la principale cause de violences basées sur le genre identifiée est liée au statut professionnel des auteurs et ont un statut professionnel supérieur à leur victime, dont ils sont situés au niveau supérieur hiérarchique direct des victimes.

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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