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Harcèlement sexuel en milieu scolaire : Mina* raconte son calvaire…

C’est le passage obligé que de nombreux élèves ont dû franchir et qui continuent de faire des victimes. Les années passent, mais le phénomène résiste !

Mina* est une fille, en classe de 10e année, dans un collège de la capitale guinéenne, Conakry. La jeune adolescente a été victime de harcèlement, battue et exclue de cours par l’un de ses professeurs, pour avoir refusé les avances de celui-ci. Âgée de 16 ans, la candidate au Brevet d’études du premier cycle (BEPC), s’est faite pendant une longue période. « Après un cours de physique, pendant la pause, alors que la moitié des élèves de la classe étaient à l’intérieur de la cour entrain de se restaurer, j’étais restée en classe pour traiter mon devoir. C’est à ce moment que le professeur est venu s’assoir auprès de moi et m’a fait des avances. Il m’a dit que je suis une fille très belle, que je lui plaîs beaucoup (…) Je me sentie très gênée et je lui ai : “Désolé monsieur, je ne veux pas avoir ce genre de conversation avec vous” et je suis sortie de la classe », confie-t-elle.

Alors que l’adolescente espérait ne plus revivre une telle expérience, le professeur a poursuivi ses actions de harcèlement en lui envoyant à plusieurs reprises des messages sms à caractère sexuel. S’étant heurté à la résistance de Mina*, l’enseignant accentue la pression sur elle. A chaque fois qu’il rentre en classe pour dispenser son cours de physique, il trouve toujours un prétexte pour expulser l’élève. Cette action s’est répétée pendant plus de deux mois. La jeune victime, elle, avait eu peur d’en parler à la direction, alors même qu’elle avait à sa possession plusieurs preuves pouvant incriminer son professeur-harceleur.

Chassée du cours de physique, elle se contentait de mettre son cahier à jour et à réviser à la maison pour être au même niveau que ses camarades, en espérant une réadmission rapide…

Le piège des questions-suprises

Pour la jeune adolescente, le calvaire est malheureusement loin de se terminer. Le professeur insistait toujours et lui faisait des avances de façon répétitive. Et puis, quand il a décidé de reprendre Mina* dans son cours, le « physicien » met en place un nouveau manège pour la faire souffrir. Dès qu’il rentrait en classe, il se mettait à poser des questions dont il était sûr que l’élève ne pourrait pas répondre.

Ce manège lui donnait des prétextes pour lui infliger des fessées. La jeune adolescente confie avoir été « battue comme un animal », à au moins trois reprises.

La délivrance

En réintégrant le cours, la victime pensait que le calvaire était derrière elle. Mais quand elle a compris que la situation ne changeait pas, elle a pris son courage pour alerter les autorités de l’établissement. « C’en était de trop. J’ai donc décidé d’aller me plaindre au niveau du directeur, tout en apportant toutes les preuves se trouvant dans mon téléphone. Après vérification, il a été licencié le jour suivant pour “harcèlement sur mineur” et “non respect de déontologie” », se félicite la jeune adolescente.

Aujourd’hui, le seul regret que Mina* ressent, c’est de n’avoir pas saisi les responsables de son collège plus tôt. Ce qui lui aurait sans doute éviter beaucoup de souffrances.

La conduite à adopter face à son harceleur

Face à une terrible situation de harcèlement, il faut toujours dénoncer l’auteur auprès de ses responsables hiérarchiques ou des autorités (police ou gendarmerie). Il faut se pendant veiller à collecter les preuves matérielles, par exemple des SMS. Cela facilitera la prise de sanction disciplinaire ou juridique.

*Nom volontaire changé pour préserver l’identité de la victime

Gnoumagbè Diakité – Contributrice de Génération qui ose

Conakry : un “imam” condamné à 15 ans de prison pour viol sur mineure

Elhadj Amadou B., « imam » de son état, a été reconnu coupable de viol suivi de grossesse sur une mineure, par le Tribunal de première instance (TPI) de Mafanco, à Conakry. Pour la répression, il écope de 15 ans de prison ferme et du paiement de 100 millions de francs guinéens à la victime. Le verdict est tombé mardi dernier, 23 mai 2023.

L’avocat de la défense a annoncé qu’il va relever appel de cette décision.

Les faits se seraient déroulés courant 2021 au quartier Yimbaya dans la commune de Matoto, dans le sud de la capitale guinéenne. Celui qui vient d’être reconnu coupable de viol est placé sous mandat de dépôt depuis le 9 décembre 2021 et incarcéré. Au moment des faits, la victime avait 14 ans. Elle est actuellement mère d’un enfant, selon les informations recueillies sur place.

Test ADN

Au cours du procès, Elhadj Amadou B., a toujours nié les faits articulés contre lui, allant jusqu’à demandé qu’un test ADN soit fait. Ce qui a été accepté par le tribunal et un cabinet indépendant a été chargé de le faire. Les résultats de ce test ont confirmé que « l’imam » B., est bel et bien le père de l’enfant mis au monde par la victime.

15 ans de réclusion

Lors des réquisitions et plaidoiries, le ministère public a requis 15 ans de prison contre Elhadj Amadou B.. L’avocat de la partie civile a plaidé le tribunal de retenir le prévenu dans les liens de culpabilité, et pour les dommages et intérêts il a réclamé cinq milliards de francs guinéens. Quant à l’avocat de la défense, il a plaidé pour l’acquittement de son client.

La partie civile satisfaite de la peine de prison…

Après l’énoncé du verdict, Me Paul Lazard Gbilimou, avocat de la partie civile, a déclaré être satisfait de la décision rendue par le tribunal.

Par rapport à la décision sur l’action civile, le juge a condamné l’accusé au paiement de 100 millions de francs guinéens, au lieu de 5 milliards demandée par l’avocat de la plaignante.

Me Paul Lazard Gbilimou estime que les 100 millions sont « très insignifiant par rapport à notre demande initiale ». Mais les 15 ans d’emprisonnement vont dans « la bonne application de la loi ». Et de préciser : « C’est le minimum de la peine requise pour de tels délits ».

L’avocat de défense « surpris » du verdict

Du côté adverse, l’avocat de la défense s’est dit surpris par ce verdict. « Donner 15 ans de réclusion criminelle pour un cas de viol qui ne correspond pas aux faits est très sévère. Au cours du procès, ils ont parlé de bébé et il y a d’ailleurs eu un test ADN où il est mentionné que c’est mon client qui est le père de ce bébé. Pourquoi alors le cas de l’enfant n’a pas été évoqué dans le verdict ? », s’est interrogé Me Fodé Camara.

Et d’estimer : « Le juge devrait faire ressortir l’avenir de l’enfant. Dire qui, de la mère et de “l’imam”, devrait avoir la garde légale de l’enfant. Ceci est une confusion qu’il faut lever », avant d’annoncer que son collègue et lui comptent faire appel du jugement.

Bhoye Barry – Contributeur de Génération qui ose

Dr Daouda Kanté parle de l’incontinence urinaire chez la femme

L’incontinence urinaire est une pathologies essentiellement féminine. On parle de l’incontinence urinaire lorsqu’une femme n’arrive plus à se retenir, en perdant des urines sans le vouloir ; de façon presque continue par la voie d’évacuation normale.

Selon Dr Daouda Kanté, chirurgien urologue et andrologue, il ya plusieurs variétés de cette pathologie. « Il y a l’incontinence qui arrive seulement pendant l’effort, pendant l’effort physique par exemple, pendant l’effort du toux pendant les marches, pendant la montée de escaliers ou par exemple pendant que les dames sont entrain de piler. C’est l’incontinence qu’on appelle incontinence d’effort. La perte permanente est aussi une incontinence qui n’est pas liée à l’effort », explique-t-il.

Le médecin souligne qu’il faut différencier les incontinences aux autres pertes d’urine. « On ne parle d’incontinence urinaire que lorsque l’écoulement de l’urine se fait par la voie normale. Il y a des cas où on perd des urines mais qui ne soit pas par l’urètre. Ça, c’est une fuite d’urine, par un orifice pathologique Lorsque l’on perd les urines qu’il ne soit pas par la voie normale, ce n’est pas une incontinence urinaire. Seulement, il faut que l’urine passe par la voie normale pour qu’on parle d’incontinence urinaire », a tient à préciser Dr Kanté.

Poursuivant son explication, il a expliqué comment l’incontinence urinaire se développe chez la femme. Selon lui, c’est une pathologie essentiellement féminine. « Chez l’homme, lorsqu’on parle d’incontinence urinaire, c’est un syntome. Mais, par contre, chez la femme, il y a des mécanismes qui peuvent amener à perdre les urines et que ça devienne une pathologie. Lorsque le mécanisme de soutènement des organes pelviens a lâché, la vessie quitte l’environnement qu’elle occupait, où il y a des gradients de pression qui permet de contenir l’urine, alors on peut faire face à une incontinence. Chez l’homme, lorsqu’on perd les urines, c’est soit parce que la vessie est trop pleine. À cause d’un obstacle qui empêche d’uriner normalement, la vessie est trop pleine, là c’est une perte d’urine par regorgement par extension. On parle alors de l’incontinence par regorgement (…) ou alors parce qu’on a eu une chirurgie qui a endommagé le sphincter qui retient l’urine chez l’homme. Là également on peut avoir l’incontinence urinaire », détaille-t-il.

Les causes de l’incontinence urinaire

Sur les causes de la pathologie, ce spécialiste en urologie insiste et persiste que la femme est victime de l’incontinence urinaire lorsqu’elle a fait « beaucoup » d’enfants : « La grande multiparitée par exemple fait que les muscles de la périnée sont lâches et la vessie quitte sa zone atmosphérique ordinaire. Donc, les gradients de pression qui permettent de contenir l’urine sont perturbés en ce moment soit parce qu’elle a toussé fort ou parce qu’elle a étenouillé ou en montant les escaliers elle peut en ce moment perdre les urines ».

Il ajoute que cette perte d’urine chez la femme peut se corriger en fonction du degré. « Ce degré se mesure par le port de garniture. Il y a le mécanisme qui permet de compter le nombre de garniture par exemple que la femme utilise par jour pour définir le degré de l’incontinence chez elle », informe-t-il.

La conséquence directe de l’incontinence urinaire, c’est l’improprieté. « La personne qui perd les urines, c’est soit de façon permanente dans l’eau ou alors elle sent les urines. Lorsqu’on n’est pas soufisament cultivé quand on sent les urines, c’est très inconfortable. On est marginalisé voire même rejeté par la société », souligne Dr Daouda Kanté.

Pour finir, il appelle à ne pas stigmatiser les porteuses de cette pathologie. Le Dr Kanté invite les patientes à ne pas penser qu’elles sont victimes de sorcellerie et qu’il faut chercher la solution du côté des tradi-praticiens. « C’est une pathologie qui existe et qu’on peut guérir chirurgicalement. Il y en a qui ne savent pas que c’est une maladie. Donc, toutes les femmes qui ne peuvent pas contenir les urines à toute les surconstances doivent consulter un urologue et la solution est là », rappelle-t-il en guise de conclusion.

Bhoye Barry – Contributeur de Génération qui ose

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