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Tabou autour des menstruations : ce que les parents ne disent pas aux jeunes filles…

La menstruation est un phénomène physiologique caractérisé par un écoulement sanguin périodique correspondant à l’élimination de la muqueuse utérine, se produisant chez la femme de la puberté à la ménopause, lorsque la fécondation n’a pas eu lieu.

Chez les jeunes adolescentes, la première perte de sang accompagnant la menstruation intervient entre 9 et 13 ans. Cela représente un véritable problème pour les filles à cette phase de leur vie. N’ayant aucune connaissance sur le sujet, elles sont nombreuses à en souffrir. Certaines pensent que les menstruations sont des signes de la poussée des seins, tandis que d’autres croient que c’est simplement lié à leur vieillissement. Une ignorance renforcée par le silence des parents sur le sujet des règles.

Les filles que nous avons interrogées lors de la rédaction de cet article nous ont confié que leurs parents ne leur avaient rien dit à propos des menstruations. Celles qui ont reçu quelques informations les ont souvent reçues sous forme d’alertes ou d’avertissements brefs.

Sarata*, élève en 7ème année âgée de 14 ans, n’a reçu aucun conseil pour gérer ce problème qui va désormais faire partie de sa vie. Pour arrêter l’écoulement, elle utilise des morceaux de tissu provenant de ses pagnes qu’elle attache. Une méthode qui est loin d’être confortable. « J’avais 12 ans quand j’ai commencé à avoir mes règles. Je pensais que peut-être c’était à cause des seins qui commençaient à pousser. Quand ça arrive, je souffre beaucoup et pour mon hygiène, j’utilise des morceaux de tissu que je déchire au niveau de mes pagnes. C’est très difficile car parfois je me salis et je n’ai même pas où jeter ces tissus. Ça fait plus de deux ans que je vois mes règles et je ne savais même pas que ça s’appelait “règles” ou “menstruations”. Ma mère, mes sœurs, mes tantes ne m’ont jamais parlé de ça, alors qu’elles savent que je me plains toujours de douleurs abdominales », se souvient-elle.

Une autre fille, lorsque sa mère a remarqué ses premières règles, lui a parlé de manière qu’elle a eu du mal à comprendre : « Dès qu’elle a compris que c’était les règles, elle m’a dit en pointant du doigt : à partir d’aujourd’hui, si tu touches à un garçon, tu vas tomber enceinte ! Après, elle m’a laissée là-bas et elle est partie. Depuis ce jour, elle ne m’a jamais reparlé de ça, même si nous vivons sous le même toit ».

Rougui*, âgée de 14 ans cette année, a appris quelques informations sur les règles de sa marâtre, mais de manière brève.

« J’avais appris que lorsque je vois mes règles, je ne dois pas toucher le Coran, je ne peux pas prier, jeûner, ni toucher un garçon non plus. Le premier jour, je ne savais pas quoi faire. C’est alors que la coépouse de ma mère m’a dit de placer un coton ou un morceau de tissu de pagne. C’est après que j’ai compris que quand ça commence à venir, ça peut durer trois, quatre, cinq ou six jours dans le mois », rappelle-t-elle.

Une autre fille, qui s’est portée volontaire, confie que même si elle n’a pas encore eu ses premières “règles”, sa mère l’a déjà avertie et informée. Un cas rare que toutes les jeunes filles n’ont pas.

Ces témoignages de jeunes adolescentes face à leurs premières menstruations doivent interpeller les parents, en particulier les mères, pour qu’ils expliquent aux filles comment gérer cette période. Beaucoup ne savent pas du tout comment s’en occuper au début.

Mohamed Diawara – Contributeur de Génération qui ose

10 maladies gynécologiques qui peuvent empêcher de tomber enceinte

Explorer les défis de la fertilité féminine est crucial pour comprendre les complexités de la conception. Dans ce texte, nous plongeons dans le monde des maladies gynécologiques qui peuvent entraver le chemin vers la maternité. Des ovaires polykystiques à l’acidité vaginale, ces dix affections présentent des défis uniques, mais partagent toutes un impact potentiel sur la fertilité.

En explorant ces conditions, nous offrons un aperçu précieux pour ceux qui cherchent à comprendre les obstacles possibles sur le chemin de la grossesse. C’est parti…

  1. Les ovaires polykystiques

Les ovaires polykystiques sont fréquents chez les jeunes femmes. Cette condition se caractérise par des ovaires contenant plusieurs follicules antraux, plus précisément appelés « ovaires multifolliculaires ». En pareil cas, les ovaires conservent une réserve ovarienne importante sans conséquences majeures, bien que chez certaines femmes, des troubles hormonaux puissent survenir.

Les ovaires polykystiques sont parfois asymptomatiques ou, au contraire, associés à des cycles anovulatoires et à des règles irrégulières, voire à une aménorrhée, à l’origine d’une infertilité, de même que chez les patientes souffrant de SOPK. Ils sont généralement étroitement liés à une bonne réserve ovarienne, et bien qu’ils puissent survenir chez les femmes fertiles de tout âge, ils sont plus fréquents chez les femmes plus jeunes, jusqu’à 30 ou 35 ans.

Il n’est pas grave d’avoir des ovaires polykystiques, cependant, il est conseillé d’être suivie par un spécialiste. Les ovaires polykystiques ne nécessitent pas de traitement, sauf si des cycles irréguliers ou une aménorrhée associés surviennent. Si tel est le cas, le traitement proposé serait le même que chez une femme atteinte de SOPK, et consiste à réguler les cycles ou à traiter l’infertilité associée.

En rappel, bien que les ovaires polykystiques et le SOPK aient des similarités, les deux pathologies sont différentes. Alors que les ovaires polykystiques sont assez fréquents, le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble présentant un ensemble de signes cliniques et de symptômes, qui touche 8 % des femmes.

Le SOPK survient soit à la suite d’une anovulation qui produit des cycles irréguliers, voire une absence de règles, soit après une augmentation de la sécrétion d’hormones mâles, soit lors d’une association de ces deux phénomènes. Entre autres, les femmes qui en souffrent peuvent également être touchées par une obésité, une résistance à l’insuline, de l’acné, un excès de poils (hirsutisme) et une infertilité. Ce syndrome peut survenir tout au long de la vie fertile, mais il est plus fréquent chez les jeunes femmes.

  1. Le SOPK

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection hormonale courante qui touche les femmes en âge de procréer. Il commence habituellement pendant l’adolescence, mais les symptômes peuvent fluctuer avec le temps.

Le SOPK peut provoquer des déséquilibres hormonaux, des règles irrégulières, des taux excessifs d’androgènes et des kystes dans les ovaires. Des règles irrégulières, généralement accompagnées d’un manque d’ovulation, peuvent rendre difficile la grossesse. Le SOPK est l’une des principales causes d’infertilité.

  1. Les fibromes utérins

Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes des muscles lisses de l’utérus. Ils provoquent souvent des saignements utérins anormaux et une pression pelvienne, et parfois des symptômes urinaires ou intestinaux, une infertilité ou des complications de la grossesse.

Les fibromes utérins sont la tumeur pelvienne la plus fréquente, survenant chez environ 70 % des femmes blanches et 80 % des femmes noires avant l’âge de 50 ans. De nombreux fibromes sont petits ou asymptomatiques.

Il existe un risque accru de fibromes utérins chez les femmes noires et en cas de ménarche précoce, d’obésité et d’hypertension ; une parité élevée (3 naissances ou plus) est associée à une diminution du risque.

  1. Les trompes bouchées

Les trompes ont un rôle primordial dans la fécondation. Une fois libéré par l’ovaire (au moment de l’ovulation), l’ovule va se nicher dans le pavillon de la trompe. Elle est rejointe par les spermatozoïdes. Si l’un d’entre eux réussit à la pénétrer, alors il y a fécondation. Mais pour que ce mécanisme fonctionne, il faut qu’il y ait au moins un ovaire et une trompe “opérationnels”.

Lorsque ces deux organes sont bouchés, la fécondation naturelle et donc la grossesse est impossible.

À savoir aussi que si l’une des trompes n’est pas totalement obstruée, il y a un risque de grossesse extra-utérine car l’œuf peut avoir des difficultés à circuler de la trompe vers la cavité utérine.

  1. L’endométriose

L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente, souvent douloureuse et potentiellement évolutive. Elle se définit par la présence anormale de cellules de l’endomètre, tissu qui tapisse normalement l’intérieur de l’utérus et qui est éliminé sous forme de règles en dehors de la cavité utérine.

Ces cellules s’implantent et croissent sur d’autres organes pour finalement y provoquer des lésions. Une forme particulière d’endométriose touchant le muscle utérin, appelée adénomyose, se caractérise par la présence anormale de tissu endométrial, dans la paroi du muscle de l’utérus.

Certaines formes d’adénomyose peuvent être accompagnées de symptômes très douloureux ou avoir un impact sur la fertilité de la femme atteinte.

  1. Les myomes

Il existe différentes raisons pour lesquelles les myomes peuvent affecter la fertilité. En raison d’un effet mécanique, ils peuvent déformer la cavité où niche l’embryon, entraver l’entrée des spermatozoïdes par le col de l’utérus et même obstruer la sortie des trompes de Fallope. Ils peuvent, d’autre part, libérer des substances pro-inflammatoires, augmenter les contractions de l’utérus et compromettre la vascularisation en compliquant l’implantation de l’embryon.

  1. Absence de glaire cervicale

La glaire cervicale est produite par le col de l’utérus afin d’aider les spermatozoïdes à parvenir jusqu’à l’ovule. Si la qualité et/ou la quantité de la glaire sont insuffisantes, il y a peu de chance que les spermatozoïdes parviennent jusqu’à l’ovule.

  1. Règles irrégulières

Lorsque la durée des règles varie de plus de cinq jours d’un cycle à l’autre, on peut parler de règles irrégulières. On parle aussi de règles irrégulières lorsque les saignements varient d’un cycle à l’autre : parfois très abondants, parfois très faibles…

Pour ce qui est de la fertilité, les règles irrégulières sont souvent un obstacle à la survenue d’une grossesse. Sans même qu’elles ne soient associées à une pathologie synonyme d’infertilité, les règles irrégulières sont synonymes d’ovulation irrégulière. Difficile alors de bien cibler sa période fertile pour avoir des rapports au bon moment.

  1. Les infections graves

Des infections sexuellement transmissibles comme le condylome vaginal peuvent provoquer des lésions importantes au niveau du col de l’utérus et menacer votre fertilité.

  1. Acidité du vagin

Le vagin est un écosystème où vivent naturellement de nombreuses bactéries : le pH est une mesure de l’acidité ou de l’alcalinité du vagin.

Si l’environnement du vagin devient trop acide, cela peut réduire la fertilité. Le sperme s’épanouit dans un environnement alcalin.

Mohamed Diawara – Contributeur de Génération qui ose

Ovulation : 10 choses que vous devez absolument savoir

La connaissance de l’ovulation est essentielle pour comprendre la fertilité féminine et les processus de reproduction. Dans ce texte, nous explorerons dix faits cruciaux sur l’ovulation, depuis sa définition jusqu’à son impact sur la conception et la grossesse. Que vous soyez curieux de mieux comprendre votre corps ou que vous recherchiez des informations sur la fertilité, ces faits vous éclaireront sur ce phénomène complexe et vital pour la reproduction humaine. C’est parti !

1. Qu’est-ce exactement que l’ovulation ?

L’ovulation se produit chez la femme au cours du cycle menstruel. Elle désigne le moment où un follicule mûr, qui a migré vers la paroi de l’ovaire, libère un ovocyte. Le gamète est expulsé hors de l’ovaire et se retrouve dans la trompe de Fallope, en attendant d’être fécondé par un spermatozoïde. Une variation dans le taux d’hormone lutéinisante (LH), qui marque un pic, déclenche l’ovulation. L’ovocyte, prêt à être fécondé, est appelé « ovule ».

2. Peut-il y avoir des règles sans ovulation ?

L’absence d’ovulation n’est pas forcément synonyme d’absence de règles. En effet, les menstruations et l’ovulation coexistent et sont synchronisées, mais ne sont pas interdépendantes. Ainsi, une femme peut avoir ses règles même s’il n’y a pas eu libération d’ovule. L’anovulation est l’une des explications possibles à l’infertilité chez la femme. Elle peut être causée par une pathologie comme l’hypothyroïdie ou encore un stress émotionnel.

3. Peut-on ovuler deux fois au cours d’un cycle ?

L’ovulation se produit normalement une fois par cycle menstruel. Il peut toutefois arriver que deux follicules arrivent à maturité au cours d’un même cycle et libèrent chacun un ovule. Lorsque ce phénomène survient, les deux ovules sont généralement libérés en même temps, ou à des moments très rapprochés. Si les deux ovules sont fécondés par des spermatozoïdes, cela donnera des jumeaux dizygotes (« faux jumeaux »).

4. Peut-on ovuler sans règles ?

L’aménorrhée (absence de menstruations) est généralement anovulatoire. C’est-à-dire qu’il n’y a pas d’ovulation. Dans certains cas, il arrive qu’une femme ovule normalement, sans avoir ses règles ensuite. Cette situation peut notamment s’expliquer par des anomalies anatomiques, comme des adhérences intra-utérines, qui bloquent le flux menstruel.

5. Pourquoi l’ovule n’est-il pas fécondé ?

Pour que l’ovule libéré suite à l’ovulation soit fécondé, il faut qu’il rencontre un spermatozoïde viable, qu’il soit fécondable et que le processus de fécondation se déroule normalement. L’absence de fécondation d’un ovule peut s’expliquer par :

  • une arrivée tardive des spermatozoïdes, plus de 24 h après l’ovulation ;
  • une anomalie chromosomique ou une malformation au niveau de l’ovule ;
  • une anomalie chromosomique ou une malformation au niveau des spermatozoïdes ;
  • ou encore un défaut dans le processus de fécondation lors de la pénétration du spermatozoïde dans l’ovule.

6. Combien de temps dure l’ovulation ?

L’ovulation en tant que telle, c’est-à-dire la libération de l’ovule par le follicule, se produit au cours d’une journée. L’ovule libéré reste fécondable pendant 24 heures environ. La période de fertilité de la femme sur un cycle dure 6 jours en moyenne. Elle commence quelques jours avant l’ovulation et se prolonge tant que l’ovule est fécondable. Les spermatozoïdes ont une durée de vie de 2 à 5 jours à l’intérieur des voies génitales féminines. C’est pourquoi un spermatozoïde pourra féconder l’ovule, même s’il a été introduit dans le corps de la femme plusieurs jours avant l’ovulation.

7. Comment savoir qu’on ovule ?

L’ovulation a lieu aux alentours du 14e jour du cycle menstruel (pour un cycle de 28 jours), avant les règles. En cas d’ovulation précoce et/ou de règles longues, l’ovulation du cycle suivant peut se produire alors que les menstruations ne sont pas terminées. Une ovulation pendant les règles est donc possible. Un cycle irrégulier ou des règles longues peuvent s’expliquer par de multiples facteurs, dont le stress, un polype utérin ou une pathologie comme l’adénomyose. Plusieurs signes peuvent indiquer l’ovulation, comme :

  • des pertes vaginales glaireuses et filantes,
  • des crampes abdominales,
  • une sensation de pincement dans le bas-ventre,
  • une sensibilité au niveau des seins,
  • une élévation de la température corporelle,
  • une libido renforcée.

Les signes de l’ovulation se ressentent juste avant et pendant la libération de l’ovocyte. Ils ne sont cependant ni systématiques ni présents chez toutes les femmes.

8. Est-ce qu’on ovule quand on est enceinte ?

La grossesse commence au moment de la fécondation. Elle s’accompagne de changements hormonaux, destinés à stopper le cycle menstruel et à bloquer toute nouvelle ovulation. Par conséquent, la femme n’ovule pas quand elle est enceinte. Des cas de femmes tombées enceintes alors qu’elles l’étaient déjà, supposant une ovulation pendant la grossesse, ont pu être rapportés. Néanmoins, ils sont extrêmement rares et peu documentés.

9. Le stock d’ovocytes se régénère-t-il ?

La réserve de follicules ovariens, qui donneront les ovocytes et les ovules, se constitue lors de la vie intra-utérine. Elle décline au fur et à mesure de l’avancée en âge, et ne se régénère pas. De 1 à 2 millions de follicules primordiaux à la naissance, la réserve ovarienne passe à 400 000 follicules à la puberté. C’est là que commencent les cycles menstruels et les ovulations. Le stock est d’environ 25 000 follicules à 37 ans, et 10 000 à 40 ans. La diminution du nombre de follicules s’accompagne d’une baisse de la qualité des gamètes. Les femmes qui souhaitent retarder leur maternité trouveront dans les techniques de préservation de la fertilité une solution pour contrer ces phénomènes.

10. Peut-on tomber enceinte sans ovulation ?

Il n’est pas possible d’obtenir une grossesse naturellement sans ovulation, l’ovule étant nécessaire à la fécondation. Pour tomber enceintes, les femmes touchées par une anovulation pourront recourir à la procréation médicalement assistée (PMA). Plusieurs traitements permettent de contourner efficacement l’absence d’ovulation. Un protocole de stimulation ovarienne pourra s’établir afin d’induire la maturation des ovocytes et la libération des ovules. Ce protocole pourra s’inscrire dans un traitement d’insémination artificielle ou de fécondation in vitro (FIV). Si aucune ovulation ne se produit obtenue malgré la stimulation, la patiente sera dirigée vers un don d’ovocytes.

Mohamed Diawara – Contributeur de Génération qui ose

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Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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