Chaque année, de nombreuses femmes font de fausse couche. Cette interruption spontanée de la grossesse intervient avant la 22e semaine d’aménorrhée. Avant, on parlait de 28 semaines mais maintenant avec les progrès de la puériculture, on ne parle plus de fausse couche à 28 semaines, mais plutôt d’accouchement prématuré, introduit Pr Abdourahamane Diallo, médecin spécialiste en gynécologue obstétrique à l’hôpital Ignace Deen et enseignant chercheur à l’université Gamal Abbel Nassar de Conakry.

Les causes de cette interruption sont multiples et variées. Selon ce spécialiste, il y a des causes qui sont liées à la grossesse elle-même, d’autres qui sont liées à la mère. “Du côté maternel, vous avez deux situations : des causes qui peuvent être liées à l’utérus, l’organe dans lequel se développe la grossesse. Lorsque cet organe porte des anomalies cela peut compromettre l’évolution normale de la grossesse. Parmi ces anomalies, il y a ce qu’on appelle les béances cervoci-isthmique ; c’est-à-dire le col utérin n’est pas bien fermé. Donc, dès que la grossesse évolue un peu, ça prend du poids, le col cède et puis la grossesse tombe. Vous avez les malformations utérines, vous avez les fibromyomes utérins, vous avez les synéchies utérines ; c’est-à-dire un accolement des parois utérines… Ce sont là quelques causes liées à l’utérus qui peuvent être à l’origine d’une fausse couche. Vous avez aussi d’autres maladies, c’est-à-dire tout autre problème qui porte atteinte à l’état de santé de la mère peut être à l’origine d’une fausse couche ; comme le paludisme par exemple qui est très fréquent. Il y a aussi le diabète, les infections urinaires, etc.“, explique le spécialiste.

Du côté fœtal, il y a les anomalies génétiques qui sont souvent à l’origine des fausses couches précoces. Vous avez aussi les malformations fœtales, les anomalies du placenta, les anomalies du liquide amniotique, entre autres. Ce sont là encore quelques causes liées à la grossesse elle-même qui peuvent conduire à la fausse couche“, ajoute-t-il.

Des causes qui sont évitable…

Pour diminuer le risque de fausse couche, il faut réaliser une consultation pré-conceptionnelle afin de s’assurer qu’on est en bonne santé avant de chercher à concevoir. Il est recommandé que le couple vienne vers le personnel de santé pour s’assurer que l’état de santé de la mère est bon pour porter une grossesse. S’il y a des problèmes qui peuvent compromettre l’évolution de la grossesse, les soigner avant de tomber enceinte. “Alors, quand elle conçoit aussi, il est recommandé de faire suivre la grossesse parce qu’il y a des problèmes qu’on peut dépister et soigner en début même de grossesse pour éviter une fausse couche. Éviter aussi les facteurs de risques évitable, c’est-à-dire le tabagisme, une activité physique trop instance au cours de la grossesse, etc“, enseigne Pr Abdourahamane Diallo.

Selon le médecin spécialiste en gynécologie obstétrique, il y a une différence entre une fausse couche tardive et une fausse couche précoce. “Une fausse couche tardive, c’est une fausse couche qui survient au deuxième trimestre de la grossesse. Celle qui est précoce survient au premier trimestre“, souligne-t-il.

Les signes avant-coureurs d’une fausse couche…

Comme tout autre maladie, la fausse couche aussi a des signes annonciateurs. L’enseignant chercheur précise que ces signes sont généralement des douleurs au bas ventre accompagnées de saignement génital : “Ce sont des douleurs intermittentes, c’est-à-dire la douleur n’est pas contenue. La femme a mal quelques secondes puis ça s’arrête, ça reprend encore et encore. Et parfois, si c’est une fausse couche tardive elle peut perdre de l’eau ce qu’on appelle du liquide amniotique. Ce sont là quelques signes qui attirent notre attention. Maintenant, quand on examine il y a d’autres signes qu’on retrouve mais pour la population c’est ce qu’il faut savoir. Donc, les douleurs au bas-ventre, le saignement et les pertes liquidiennes“.

Les risques pour la maman

Sur cette question, le spécialiste souligne qu’il y a effectivement des risques pour la femme enceinte ; toutefois avec des conditions. “Lorsque que c’est non ou mal pris en charge, la fausse couche parfois peut conduire à des complications maternelles voire le décès de la maman. Évidemment, quand c’est des fausses couches spontanées ces complications sont très rares mais quand c’est un avortement mal pris en charge cela peut arriver à la perte de la vie“, précise-t-il.

Pour éviter que le pire arrive, Pr Diallo prodigue des conseils. “Quand on veut concevoir, que le couple aille voir le personnel de santé pour vérifier son état de santé. Et quand on conçoit, c’est de faire suivre régulièrement la grossesse, faire tous ce qu’il faut faire en termes d’examens, de traitement préventif et curatif pour éviter que la fausse couche arrive. Mais ça peut ne pas réussir, surtout quand il y a une anomalie génétique ; cependant si on sent les signes que je viens d’évoquer, il faut aller vers les structures de santé pour bénéficier d’une prise en charge correcte“, conseille le gynécologue.

Bhoye Barry – Contributeur de Génération qui ose

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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