Sensible de cœur d’autant plus coriace dans l’âme, elle était sans peur. A peine âgée de 18 ans, elle était de la vie si captivée, qu’elle venait à être par la révolution fascinée. Elle était une jeune fille. Par son histoire, ressort la leçon du fait que c’est à nous de bien mener notre vie. Elle s’appelle Melissa, croyante et pleine foi. Un beau jour, elle perdit tout et même et sa joie. Jeune et innocente son hier n’était pas si rose, son père était décédé, sa mère quant à elle n’a plus voulu se remarier. Comme à l’accoutumée dans toutes les familles africaines, elle fut finalement confiée à tous ses oncles.
Elle était ce genre de fille qui n’aimait pas se laisser faire, qui, à cause de toutes les prises de têtes qu’elle eut avec les hommes de son village, fut surnommé garçon manqué, aucun jeune de sa tranche d’âge n’osait croiser son regard. Sa mère ayant fait ce constat ‘amer’ s’inquiétait pour l’avenir de sa benjamine, et doutait du fait qu’elle puisse désormais trouver un conjoint. C’est ainsi que quelques jours passèrent et tantie Saran, la mère de Melissa, fut appelée en famille ; afin de prendre part à une réunion où le sujet principal était le mariage de sa fille. C’est après tous les débats que la réunion prit fin sur le fait que cette dernière doit épouser N’fa Ousmane, un vieil ami à son défunt père qui avait déjà 2 femmes. Ils présument tous que cela était une opportunité à saisir, car il était extrêmement riche et pourrait laver l’honneur de la famille. Car, selon eux, Melissa a perdu son éducation et que personne vu son caractère n’oserait lui demander sa main.
Une fois de retour à la maison, sa mine était froissée et sa tête dans les nuages. Cela attira donc l’attention de Melissa et celle-ci craignait déjà le pire. C’est ainsi que sa mère lâcha un soupire et lui dit : ‘Ma fille, les gens parlent en mal de toi, maintenant accepte tout et marie-toi. Ton oncle, l’ami de ton père, te veut pour femme, soumets-toi pour éteindre cette grosse flamme. Les cérémonies débuteront la semaine prochaine, il enverra ta dot‘. C’est sur ces mots qu’elle s’en est allée. Le silence, dès ce moment, régnait dans la maison.
Melissa plus que affaiblie n’eut plus le choix, c’est donc sur ses épaules qu’elle a porté ces poids, pour ne pas que la honte retombe sur sa pauvre mère. Elle a dû dire oui et se laisser faire. Le jour du mariage arriva, sa mère était triste, craignant ce qui attendait sa benjamine dans ce foyer. Il était donc impossible de rester optimiste. L’heure a donc sonné !
Debout devant cet homme réputé pour son caractère orgueilleux, le maire se prononça donc : ‘Madame Melissa, acceptez-vous de prendre pour époux Monsieur Ousmane ?‘ Aucun son ne sortait de sa bouche, cette comédie et ce mouvement étaient plus que énervants. Sur elle, étaient posé tous les regards pesants. Elle repensait donc aux souvenirs de sa tendre enfance qui, pour sa mère, avaient tous leurs sens.
Venant d’une famille extrêmement pauvre, sur le plan éducatif, elle ne s’est limitée qu’au niveau élémentaire. Mais au vu et au su de tous, elle s’efforçait à apprendre et à parler couramment le français. Cela lui permet aujourd’hui de comprendre certaines choses facilement. Elle voulait poursuivre ses études mais devait économiser de l’argent grâce au petit commerce qu’elle faisait, mais hélas elle voyait ce rêve tomber à l’eau.
Elle s’est aussi souvenu de leur voisine qui est pour son mari une ‘béni oui oui’ et qui, à toutes ses conneries se plie. Elle se disait donc qu’elle n’avait aucun intérêt à accepter et que devenir troisième femme d’un homme ne pourra en aucun cas lui permettre d’être cette grande dame à laquelle elle aspire tant. Une voix dans sa tête lui dit de se battre et qu’accepter cela serait de briser ses rêves pour de bon. Pendant que personne ne s’y attendait, elle a donc dit : ‘Non !‘
Dans cette assemblée, elle a élevé la voix, pour que maintenant soit abolie cette pratique et que concordent des voix. Au pied de sa mère, elle s’est écroulée en pleure en lui présentant ses excuses, mais qu’elle voulait réaliser son rêve, celui d’être une femme pilote. De là, elle courut et sortit de la salle et s’en est allée loin !
Après trois ans de travail, elle réussit à mettre en place sa petite entreprise de vente de vêtement et a commencé une formation approfondie du métier qu’elle prévoyait faire. De retour au village, elle fit la paix avec sa mère.
Et quelques années plus tard, Melissa devient cette femme pilote qu’elle a toujours rêvée d’être. Tous ceux qui disent que la place de la femme c’est dans la cuisine font fausses routes. L’éducation et l’émancipation des jeunes filles et des femmes doivent prospérer !
Thérèse Akakpo – Contributrice de Génération qui ose
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