Je me nomme Bintou* ! Comme de nombreuses personnes actives sur les réseaux sociaux, je n’échappe pas au harcèlement en ligne. Et cela m’arrive de façon assez souvent. Le cas qui m’a le plus impacté date de 2013.

J’étais amie avec un homme qui m’écrivait presque tous les jours pour prendre de mes nouvelles. Au début je ne prenais pas cela comme du harcèlement, étant donné que les réseaux sociaux aussi nous permettent de tisser des relations amicales, voire même amoureuses. Au bout de quelques mois d’échanges, il commençait à gagner petit à petit ma confiance et j’ai même fini par lui donner mon numéro de téléphone. Finalement s’il me trouvait hors ligne, il m’appelait directement pour me demander de me connecter, c’est comme si je n’avais plus le droit de me déconnecter tant qu’il est en ligne.

Au bout d’un moment, il m’appelait à tout moment, même à des heures tardives et il est allé jusqu’à m’envoyer des images à caractère pornographique. J’ai commencé à en avoir marre et je lui ai demandé d’arrêter au risque de couper toute communication avec lui. Alors il a menacé de pirater mon compte et de faire un montage pornographique avec mes images si je ne faisais pas ce qu’il voulait (répondre à ses messages et appels). Il a continué jusqu’à me lister tous mes amis proches sur Facebook qu’il avait pu repérer grâces aux interactions.

Alors, j’ai pris conscience qu’il était une personne mal intentionnée depuis le début et qu’il pouvait me nuire sur Facebook. J’ai alerté toutes les personnes proches de moi qu’il avait mentionnées puis je l’ai bloqué. Ne maitrisant pas tous les contours des réseaux sociaux, la peur a pris le dessus et j’ai décidé de fermer définitivement le compte que j’avais pour ouvrir un autre avec le nom, cette fois-ci, de ma mère afin qu’il ne me retrouve pas.

A cause donc d’une seule personne, j’ai perdu mon compte Facebook qui avait plus de 4 ans d’existence. Ce qui me laisse triste. Aujourd’hui, je croise encore face ce type de personnes ; bien que j’utilise le nom de ma mère. Mais grâce à l’expérience que j’ai eu avec mon harceleur, je les détecte rapidement et les blocage avant qu’ils ne soient un danger pour moi.

*Nom d’emprunt

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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