Kadiza* était une jeune fille, âgée de 12 ans. Dans son village, les filles n’avaient pas accès à l’éducation ; elle était la seule à avoir réussi son examen d’entrée en 7e année. Son père était maçon et sa mère commerçante. Ses parents s’étaient séparés lorsqu’elle avait 3 ans, et Kadiza avait grandi avec sa grand-mère paternelle.

Lorsque son père a été affecté pour travailler à Conakry, elle l’a accompagné pendant les vacances avec sa belle-mère qui avait trois enfants, deux filles et un garçon. Ils ont résidé dans une maison appartenant au patron de son père jusqu’à la rentrée scolaire. Le patron a offert la maison à son père pour qu’ils puissent y vivre, car le père de famille n’avait pas de moyen. Elle est restée à Conakry pour poursuivre ses études jusqu’en 9e année, alors âgée de 15 ans.

Une voisine a pris d’affection pour Kadiza et l’a proposée en mariage à son petit frère, un jeune homme aisé possédant des hectares de terres non loin de Conakry. C’est là que les ennuis de Kadiza ont commencé : elle a refusé la proposition de la voisine. Le demi-frère de son père s’est imposé, criant sur elle, et sa belle-mère a ajouté en disant : “Tu n’es pas ma fille, c’est pourquoi tu renonces à ce mariage. Si tu étais vraiment sortie de mon ventre, tu aurais dû tenir compte de notre situation financière et des conditions dans lesquelles nous vivons.

Kadiza a pleuré de tout son cœur, en demandant : “Je veux étudier ! Pourquoi ne me laissez-vous pas terminer mes études ?” Son père l’a frappée, son corps était couvert de sang, et pour l’empêcher de s’enfuir. Ils ont organisé son mariage un vendredi et l’ont envoyée chez son mari.

Selon la tradition, le matin suivant, les femmes âgées se sont rendues chez le couple marié pour récupérer le drap blanc où devait se trouver la virginité de la nouvelle mariée. Elles ont découvert que Kadiza avait tué son mari dans la nuit.

Pourquoi des femmes peuvent-elles être données en mariage dans l’espoir de mettre fin à la pauvreté de leur famille ? C’est abominable !

*Nom volontairement changé

Joséphine Camara – Contributrice de Génération qui ose

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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