Lutte contre les VBG : le réseau AfriYAN organise un panel sur les MGF !

Dans le cadre de la campagne #OrangezLeMonde, lancée pour lutter contre les violences basées sur le genre, le Réseau Africain des Adolescents et Jeunes (AfriYAN) a organisé ce mercredi 8 décembre 2021 à la Maison des jeune de Kipé, dans la commune de Ratoma, un panel sur la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF). Un panel animé par Kadiatou Konaté, la directrice exécutive du Club des jeunes filles leaders de Guinée, Mohamed Fodé Sacko, le président de l’Association des élèves et étudiants musulmans de Guinée (AEMG), et Mamady Kouyaté, le président du Réseau national des communicateurs traditionnels (Rénacot).

Ce panel dont le thème était ’’Cadre juridique et engagement communautaire pour l’élimination des MGF’’ en Guinée a connu la participation de nombreux adolescents et jeunes. Le dialogue visait donc au renforcement du plaidoyer des jeunes pour accélérer l’élimination des MGF dans notre pays.

En outre, plusieurs  questions ont été débattues pendant les discussions dont voici les passages les plus pertinents…

Les filles non excisées sont stigmatisées en société 

Selon Kadiatou Konaté, une fille qui n’a pas la chance d’avoir un mental d’acier, un mental fort, se sent rejetée dans la société si elle n’est pas excisée. « Parce que, effectivement, dans la société, toute fille qui n’est pas excisée est cette fille qu’on estime ’’incomplète’’ : soit elle n’a pas accès à certains endroits dans la société, soit elle ne peut pas participer à des réunions de familles ainsi de suite », a-t-elle fait remarquer.

Pourquoi n’on applique pas la loi

Poursuivant son intervention, la jeune activiste s’est prononcée sur la « non-application » de la loi contre les responsables de MGF en Guinée. D’après Kadiatou Konaté, « c’est parce que les gens qui sont dans les instances décisionnelles, à la justice et dans les services de protection, sont issus d’une société dans laquelle on pense que cette histoire d’excision est normale ; ce n’est pas une chose aussi grave selon eux. Donc, on ne devrait pas punir les exciseuses », a dénoncé la patronne du Club des jeunes filles leaders de Guinée.

Il faut donner un autre métier à ces femmes exciseuses

Abdourahaman Aissatou, politologue de formation ayant participé aux discussions, estime – pour sa part – que l’une des causes de la persistance de l’excision dans notre pays réside dans le fait que les femmes exciseuses n’ont pas d’autres métiers pour subvenir à leurs besoins. Prenant la parole, il a invité les uns et les autres à une médiation auprès des responsables afin d’accompagner les dames exciseuses dans l’obtention d’emplois décents qui constituent le seul rempart réellement efficace pour freiner cette pratique. « Si ces femmes peuvent gagner 1 ou 2 millions par mois en faisant une autre activité, génératrice de revenu, elles ne songeraient plus à verser dans cette pratique qui est l’excision », a-t-il assuré.

L’excision de plus en plus dénoncée en Guinée…

D’après Kadiatou Konaté, de plus en plus de parents acceptent de dénoncer en Guinée la pratique de l’excision. « Même si les statistiques ne bougent pas beaucoup, l’on constate de plus en plus de femmes et hommes qui acceptent de dénoncer cette pratique. C’est déjà un bon signe », a-t-elle estimé, en fin de session avant de rajouter qu’elle était « très satisfaite de ce panel ». Et de conclure : « L’initiative est excellente et mérite d’être accompagnée et reproduite ».

Alpha Oumar Baldé

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