Subir un mariage précoce, c’est être marié très jeune, contre son gré et avec une personne que l’on ne choisit pas. Chaque année, des milliers d’enfants à travers le monde — et plus particulièrement de jeunes filles — sont mariés avant l’âge de 18 ans, et parfois même avant l’âge de 11 ans. Le partenaire qu’on leur impose est souvent beaucoup plus âgé qu’eux. Cette pratique est fréquente en Afrique de l’Ouest et notamment en Guinée où de nombreuses jeunes filles sont mariées avant l’âge de 18 ans.

La suite logique de ces mariages est la grossesse, souvent forcée elle aussi : la femme mariée doit faire autant d’enfants que le souhaite son mari, même si cela induit des risques en raison de son jeune âge. Les mariages forcés sont pourtant interdits par les lois guinéennes et par le droit international, mais les autorités peinent à mettre en œuvre cette interdiction. Des moyens légaux existent donc pour mettre fin à ces violations d’un droit humain fondamental : la liberté de disposer de son corps et de sa propre vie.

Chaque année, plus de 15 millions de filles sont mariées de force avant l’âge de 18 ans. Ces filles voient alors leur droit à l’enfance et à l’éducation volé, et leurs perspectives d’avenir et d’évolution limitées. Les mariages forcés et précoces maintiennent les jeunes filles dans des conditions de pauvreté et d’impuissance, de génération en génération.

Causes et conséquences du mariage précoce et forcé

Dans les pays en développement, 1 fille sur 3 est mariée de force avant ses 18 ans. Ce phénomène s’explique par :

• L’inégalité des sexes

Dans les sociétés pratiquant le mariage précoce et forcé, les filles et les femmes ont un statut inférieur à l’homme. Les filles sont mariées jeunes car elles sont considérées comme un poids pour la famille et que leur bien-être n’est pas une priorité.

• La pauvreté

Dans les pays en développement, une fille est souvent considérée comme un fardeau. Son mariage permet aux parents d’avoir une bouche en moins à nourrir, de s’enrichir et de créer des alliances stratégiques avec une autre famille.

• Certaines pratiques traditionnelles

Dans de nombreux pays, l’honneur d’une famille passe par la virginité féminine. Les parents marient leurs filles bien avant qu’elles ne soient prêtes à avoir des relations sexuelles afin d’éviter qu’elles ne tombent enceinte et ne puissent plus être mariées.

• L’absence de certificat de naissance

230 millions d’enfants n’ont pas été enregistrés à la naissance dans le monde. Les filles ne possédant aucune identité juridique ne peuvent fournir de preuve de leur jeune âge, qui prouverait l’illégalité d’un mariage précoce.

• La non application des lois

Même quand le mariage précoce est interdit, beaucoup de familles l’ignorent et/ou enfreignent la loi. Dans certains pays, cette violation est si répandue et normalisée que les sanctions sont rares.

• Les situations d’urgence

Les situations précaires (conflits, catastrophes naturelles, crises humanitaires) augmentent la pression économique qui pèse sur les foyers, entraînant des familles qui ne l’auraient jamais envisagé à marier leurs filles trop jeunes.

Les conséquences du mariage précoce et forcé

Le mariage précoce et forcé présente de graves conséquences sur la vie d’une fille, mais aussi sur sa communauté et son pays tout entier :

— Les mariages précoces maintiennent les filles dans leur statut inférieur à l’homme et ne leur permettent pas de sortir de la pauvreté ;

— Les mariages précoces entrainent souvent violences et abus sexuels de la part du mari, et les relations sexuelles sont souvent forcées ;

— Risques pour la santé : Il s’agit notamment des risques liés aux grossesses précoces, première cause de mortalité chez les 15 à 19 ans, mais aussi au VIH car, même si une fille a eu la chance de recevoir une éducation sexuelle, elle est rarement en capacité de négocier des relations sexuelles protégées ;

— Déscolarisation : Une fois mariée, une fille est considérée comme adulte et est prise en charge par son mari. Elle n’a donc plus d’intérêt à aller à l’école. Les tâches domestiques et l’éducation des enfants ne leur en laissent de toute manière pas le temps. Pourtant, l’éducation des filles est le meilleur instrument de lutte contre la pauvreté. Une fille instruite met au monde moins d’enfants et, sensibilisée à l’importance de l’éducation, elle veille à ce que ses enfants aient une éducation de qualité et lutte ainsi à son tour contre le mariage précoce ;

— Perpétuation du statut inférieur des femmes et de la pauvreté : Les mariages précoces maintiennent les filles dans leur statut inférieur à l’homme et ne leur permettent pas de sortir de la pauvreté. Il s’agit d’une situation injuste et d’un énorme potentiel perdu pour le développement des communautés et des pays.

Avec Plan International

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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