Chaque année, le 8 mars revient comme une date emblématique. Pourtant, son sens est souvent mal compris, vidé de sa substance militante et transformé en simple prétexte pour offrir fleurs et cadeaux. Cette dérive consumériste éloigne cette journée de sa véritable vocation : la revendication des droits des femmes.
Historiquement, la Journée internationale des droits des femmes trouve ses racines dans les luttes ouvrières et les manifestations pour l’égalité, notamment en matière de droit de vote et de conditions de travail. C’est en 1977 que les Nations-Unies l’ont officiellement reconnue, appelant les États à célébrer les avancées tout en prenant conscience des défis persistants. Ce n’est pas une fête anodine, mais un appel à la réflexion et à l’action.
Or, aujourd’hui, cette journée est trop souvent détournée de son essence. Beaucoup la confondent avec une fête des mères, ou encore avec une occasion de flatter les femmes par des gestes symboliques dénués de véritable engagement. Mais le 8 mars ne devrait pas être une journée de célébration, c’est une journée de mobilisation. Tant que l’égalité ne sera pas pleinement atteinte, il n’y aura pas lieu de « fêter » ce jour. Car les inégalités demeurent criantes : écarts de salaires persistants, sous-représentation politique, violences sexistes et sexuelles encore trop fréquentes.
Plutôt que d’offrir des roses, pourquoi ne pas offrir du changement ? Pourquoi ne pas prendre ce jour pour s’informer, pour sensibiliser, pour agir ? Soutenir des associations engagées dans la défense des droits des femmes, participer à des conférences, partager des ressources éducatives, discuter des inégalités structurelles encore en place… Voilà des actions porteuses de sens.
Le 8 mars n’est pas une parenthèse dans l’année où l’on se souvient que les femmes existent, avant de les reléguer à nouveau au second plan. C’est une journée pour rappeler que les combats sont toujours en cours et qu’ils nécessitent un engagement quotidien. Les avancées obtenues ne doivent pas masquer le chemin qu’il reste à parcourir.
Alors, en ce 8 mars, engageons-nous réellement. Non pas par un geste éphémère, mais par une volonté durable de faire évoluer notre société vers une égalité véritable. Car le 8 mars n’est pas une fête, c’est une revendication.
Elisabeth Zézé Guilavogui

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