En marge de la célébration de la journée internationale de tolérance zéro aux mutilations génitales féminines (MGF), l’artiste-chanteuse Keyla K a lancé un projet de lutte contre l’excision. Dénommé « Sauvons nos enfants, stop excision », ce projet va s’appuyer sur la sensibilisation.
Pour l’artiste, il n’est plus question de faire des dons d’argent ou de prendre des lois pour arrêter la pratique de l’excision, car elle est d’ordre culturel en Guinée. « Il faut faire parler le cœur de ces exciseuses afin qu’elles déposent définitivement les couteaux pour d’autres approches. Nous devons continuer à user de l’éducation et de la sensibilisation pour arrêter ce fléau. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre projet Sauvons nos enfants, stop excision », a-t-elle expliqué.
Sensibiliser les communautés, les écoles secondaires, les leaders d’opinion ainsi que les leaders politiques et religieux des cercles concernés par les conséquences des MGF, c’est le but de cette initiative, lancée ce dimanche 7 février 2021 à Conakry. Elle permettra également à Keyla K de s’engager non seulement par sa musique, mais aussi par sa présence sur le terrain afin de combattre la perpétuation de l’excision pour la santé et l’épanouissement de la jeune fille guinéenne.
Pour lancer ce projet, l’artiste-chanteuse a choisi de présenter le clip de son titre « Le cauchemar de l’excision », une chanson qui relate l’histoire d’une petite fille menée à l’exciseuse par sa mère et qui, ensuite, explique la douleur de la petite fille dans sa chair. Ce clip « vient appuyer ici le combat que je mène en tant qu’artiste mais surtout en tant que femme engagée », a fait savoir la rappeuse.
Créer un réseau guinéen de lutte contre les mutilations génitales féminines, composé de jeunes engagés sur le terrain et qui auront pour cœur d’activité la sensibilisation, notamment dans les écoles, sera le principal objectif de ce projet. « Au-delà des messages de sensibilisation véhiculés à travers ma musique, je voudrais aussi être présente sur le terrain pour dire à toutes ces femmes et filles, au bord du gouffre : tenez bon, tout ira bien », a ajouté l’artiste-chanteuse connue pour son engagement en faveur des droits des femmes.
Fatou Baldé Yansané, la présidente de la Coalition des des filles et femmes leaders de Guinée (COFFEL), trouve cette initiative de Keyla K salutaire. Elle promet d’accompagner le projet avec les moyens dont elle dispose. « Je réitère ma disponibilité à être avec [Keyla K] et surtout à lui fournir les éléments de langage [nécessaires] pour essayer de s’adresser aux communautés (…) Nous mettrons nos compétences à sa disposition pour l’aider à poursuivre » son combat, a déclaré l’activiste.
« Sauvons nos enfants, stop excision » vient donc rejoindre la longue liste d’ONG et institutions qui se battent pour mettre fin à l’excision en Guinée, où 97% des filles et femmes de 15 à 49 ans sont victimes du phénomène. Pour de meilleurs résultats, Keyla K et ses partenaires ont également misé sur la formation de journalistes sur les notions de « communication et reportage sur les mutilations génitales féminines ».
Elisabeth Zézé Guilavogui
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