Macire* est une fille qui a perdu sa joie de vivre depuis qu’elle s’est vu marier de force à un vieux, un ami riche de son père, alors qu’elle aimait de tout son cœur un autre homme.

Elle était l’une des rares jeunes filles de son quartier à avoir décroché le BEPC. Elle était lycéenne et devait donc passer le bac cette année-là quand sa vie a basculé. Optant pour les Sciences Mathématiques, elle avait pour ambition d’être un jour une pilote de ligne. Et pour  ça, elle avait la ferme résolution d’obtenir son bac, poursuivre ses études universitaires au Canada et ensuite obtenir un emploi afin de vivre son rêve et satisfaire à ses besoins.

Macire* était issue d’une famille modeste. Elle était orpheline de mère et son père était un fonctionnaire à la retraite. Elle avait de grandes ambitions. Elle était une fille joyeuse et souriante, avec une bonne réputation dans son quartier, connue pour sa joie de vivre. Sekou* était son petit ami, elle l’aimait de tout son cœur et avait prévu de se marier avec lui quand elle aurait finit ses études et obtenu une situation financière stable.

Elle avait une conception différente du mariage. Elle pensait qu’une bonne épouse devait être en mesure d’assister financièrement son mari. Elle était contre l’idée selon laquelle l’homme doit être le seul qui prend en charge toutes les dépenses du foyer.

Bien qu’elle était impatiente de se marier avec Sekou*, elle voulait d’abord finir ses études avant de changer sa situation matrimoniale. Son petit ami était un jeune diplômé sans emploi mais qui l’aimait sincèrement. Toutefois, il n’avait pas encore les moyens financiers pour célébrer le mariage avec sa dulcinée.

Macire* avait 21 ans mais son physique n’était pas en harmonie avec son âge. Car elle paraissait comme une jeune femme d’une trentaine d’années.

Son père disait qu’il était temps pour elle de se marier. En réalité, il avait été approché par son vieil ami Modiou* qui voulait d’elle en mariage. Il était un vieux commerçant, riche et prospère, déjà marié à trois femmes. Il voulait prendre la jeune Macire* comme quatrième épouse.

Le père de Macire avait donc approuvé ce mariage, car il savait que son vieil ami avait beaucoup d’argent et il pouvait donc pouvoir profiter de sa richesse une fois qu’il aurait marié sa fille à celui-ci.

Comme beaucoup de fille de son âge, elle était dans une société traditionnelle dans laquelle l’avis de la jeune fille comptait peu dans le choix de son futur époux. Une société dans laquelle la volonté des parents s’impose sans ambiguïté aux enfants.

Victime de sa société,  Macire* a perdu son bien aimé Sekou* et a aété mariée au vieux Modiou*. Cela, contre sa volonté !

Autrefois souriante et joyeuse, elle n’était plus que l’ombre d’elle même, triste dans son foyer parce qu’elle n’arrivait pas à supporter le fait d’être séparée de son Sekou*. Elle assistait impuissant à l’effondrement de son rêve d’être pilote. Tout cela par la décision de son père. Le vieux Modiou* n’était pas disposé à voir sa nouvelle femme continuer ses études encore moins faire des longues études. Il pensait qu’une femme était faite pour le foyer et devait s’occuper des enfants pendant que l’homme s’occupe des besoins de la famille.

Le vieux Modiou* était riche mais souffrait d’une maladie qui a fini par l’emporter cinq ans après le mariage avec Macire*. Après sa mort, les frères de Modiou* s’emparèrent de tout l’héritage et Macire* s’est retrouvée dans la rue a 26 ans étant veuve et mère de 2 enfants. C’est comme ça que la vie de la jeune femme qui semblait promise à un bel avenir fut réduite à néant.

*Noms volontairement changés pour protéger l’identité des protagonistes

Sekou Kadjaly Diabi – Contributeur de Génération qui ose

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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