Le 13 décembre dernier, le Club des jeunes filles leaders de Guinée a organisé au Centre culturel franco-guinéen (CCFG) un panel sur les violences à l’égard des femmes. Cela dans le sillage des seize jours d’activisme, tenus du 25 novembre au 10 décembre 2021, sous le thème : « Oranger le monde« .
Ce panel qui couronnait toutes les activités menées sur le terrain durant ces 16 jours d’activisme par ces activistes féminines, notamment dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), a été précédé de la projection d’un court-métrage sur le fonctionnement du système judiciaire guinéen en matière de gestion des cas de VBG.
A cette occasion, Génération qui ose a posé quelques questions à Kadiatou Konaté, la directrice exécutive du Club des jeunes filles leaders de Guinée, sur la lutte contre les VBG, plus précisément les mutilations génitales féminines. Entretien…
Génération qui ose : Quelles ont été les actions phares que vous avez menées pendant ces 16 jours d’activisme?
Kadiatou Konaté : Les actions phares que nous avons menées au compte de ces 16 jours d’activisme, sont entre autres : des émissions télé, des activités de sensibilisations à l’intérieur du pays sur les questions de protection des filles et des femmes, notamment à N’Zérékoré, à Macenta, à Kankan, la célébration que nous avons organisée en différé ce 12 décembre avec l’appui de Plan International Guinée sur le fonctionnement du système judiciaire en matière de protection sociale et en matière de projection des droits des filles et des femmes. Il y a aussi les questions de masculinité positive qu’on a essayées de faire promouvoir dans les différentes écoles et à travers le pays.
En outre, on a travaillé avec le gouvernement guinéen sur le lancement officiel des 16 jours d’activisme dans notre pays.
Quelles approches innovantes proposez-vous pour mettre fin aux mutilations génitales féminines dans nos communautés?
Les approches? Je ne veux pas les qualifier d’innovantes. Ce que nous proposons, c’est que l’on puisse inclure les communicants traditionnels dans tout le processus qui est en train d’être fait dans la gestion des cas de violences faites aux filles et femmes. Parce que ces communicants ont un rôle primordial à jouer, ils ont un rôle clé au sein de la communauté, d’autant qu’ils sont représentés un peu partout à travers le pays. Et très souvent, ils ont tendance à toucher le fond des choses avec la culture, la coutume, les mœurs, etc. Donc, il est vraiment important de les mettre au devant de la lutte contre cette pratique. Il faut surtout faire en sorte qu’ils puissent faire un travail de fond.
Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des parents et des autorités pour l’abandon des mutilations génitales féminines en Guinée?
De manière plus globale, nous pensons que chacun doit jouer son rôle. On ne cessera pas de le dire : le travail doit se faire partout et à tout moment. Il faut que chacun fasse son rôle, il faut que chacun s’intéresse à la question des MGF, notamment leurs conséquences néfastes sur la santé des filles et des femmes. Il faut que chacun puisse toucher le fond des choses. Personne ne peut mener tout seul cette lutte.
Propos recueillis par Alpha Oumar Baldé (@AoBdoudou)
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