Félix Dounia Millimono : « Les 16 jours d’activisme, c’est la traduction de l’engagement que la société mène au quotidien… »

Du 25 novembre au 10 décembre de chaque année ont lieu les 16 jours d’activisme. Une occasion pour les acteurs de sensibiliser et d’intensifier la lutte contre les violences basées sur le genre. En Guinée, un acteur de la société civile a bien voulu revenir sur les avantages de cette campagne, notamment à  travers le numérique.

Félix Dounia Millimono est le coordinateur de la section guinéenne du Réseau africain des jeunes et adolescents en population et développement (Afriyan-Guinée). Il a accordé cet entretien une contributrice de Génération qui ose…

Génération qui ose : Pour vous, c’est quoi les 16 jours d’activisme ?

Félix Dounia Millimono : Pour moi, les 16 jours d’activisme, c’est la traduction de l’engagement que la société mène au quotidien dans le cadre de la création d’une société plus équilibrée, où chaque être humain vit dans un environnement plus sécurisé, une société où femmes et hommes vivent dans un état de bien-être et protégé contre toute pratique néfaste.

Quelle pertinence quand on sait que les cibles ne sont pas souvent touchées par la campagne, notamment via le digital ?

Il ne faut pas résumer tout ce que nous sommes entrain de faire comme action dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre aux 16 jours d’activisme. Il est pertinent d’avoir des journées qui permettent de mettre en lumière tout ce qui est entrain d’être fait. On peut se plaindre quelquefois du fond ou de la forme que nous donnons à ces 16 jours, mais je pense que c’est pertinent que quelquefois l’on s’arrête pour se retrouver, faire un état des lieux de nos activités et l’impact que cela est entrain de générer sur le terrain.

A votre avis, est-ce qu’aujourd’hui le numérique permet vraiment d’atteindre nos cibles ? 

Aujourd’hui il n’est pas acceptable que nous enlevions la dimension des technologies de l’information et de la communication à ce qu’on peut faire comme processus d’information et de communication pour un changement de comportement. Certes, il y a des défis pour mettre à profit ces outils pour que nous puissions atteindre les populations qui sont en milieu rural et cela revient aujourd’hui aux politiques, de mettre en œuvre des idées, des actions qui permettent vraiment que l’accès au numérique soit universel, qu’il ne soit pas seulement réservé à la communauté urbaine.

D’ailleurs, le coronavirus nous a permis de comprendre combien le numérique peut être un outil novateur pour atteindre des cibles. Donc pour moi, il appartient aujourd’hui aux politiques de vraiment améliorer les conditions pour que l’accès universel aux outils numériques soit une réalité en Guinée.

Comment la masculinité positive peut aider à changer les choses dans ce domaine ?

Pour moi, masculinité, féminisme, tout cela se résume à quelque chose : un individu, quelque soit le sexe doit avoir des attitudes positives pour permettre non seulement de le maintenir en bonne santé, mais aussi de maintenir les autres individus et la société en bon état.

Mais comme aujourd’hui on parle de masculinité positive, pour moi, il est important que l’homme puisse se débarrasser de tout ce qui peut être stéréotype lié aux questions de rapport de force pour comprendre que, aujourd’hui, nous vivons dans un monde où c’est la complémentarité, où chaque individu doit se retrouver complémentaire en l’autre. Et cela nous amène tous à faire des efforts pour avoir des comportements plus positifs, nous permettant de lutter contre les violences basées sur le genre et toute autre forme de pratiques néfastes qui peut nuire à la santé des individus.

Propos recueillis par Élisabeth Zézé Guilavogui – Contributrice Génération qui ose

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