L’excision se définit comme étant l’ablation d’une partie ou de la totalité du clitoris. Elle est une pratique très répandue en Afrique, surtout en Guinée où, selon l’ONU, 97% des femmes ont subi des mutilations génitales féminines. Ce qui place notre pays deuxième au rang mondial, juste derrière la Somalie. Pourtant la pratique de l’excision est interdite par la loi guinéenne et est passible d’une peine allant jusqu’à 5ans de prison.

Adama est une jeune femme, âgée de 24 ans. Elle a été excisée quand elle avait 10 ans. Elle nous raconte le calvaire qu’elle a subi…

« J’ai été excisée à l’âge de 10ans alors que j’étais partie en vacances à Kindia, chez ma grand-mère. J’étais très jeune mais je me rappelle que j’avais beaucoup saigné ce jour ; et que j’étais tombée malade pendant une semaine. Je peinais à m’en sortir. J’aurais aimé que ce soit tout, mais ce n’était pas la fin de mon calvaire. Entre les règles douloureuses et les rapports sexuels, mes souffrances sont régulières.

A l’âge où je devais être sexuellement active, ma première fois a été très douloureuse. Ce qu’on pourrait qualifier de normal. Sauf quand c’est interminable : la deuxième, la troisième… bref, chaque relation sexuelle était douloureuse. Cela ne devait pas être normal. J’ai alors fait des recherches et consulté un gynécologue. J’ai découvert que l’excision en était la cause. Au point où j’en suis, je crois que je ne saurais jamais ce qu’est le plaisir sexuel, je ne ressentirais jamais cette sensation que certaines femmes se plaisent à raconter. Pour être honnête, j’ai peur. J’ai peur pour le foyer que j’aurais et peur pour la grossesse et l’accouchement. Car j’ai appris que l’excision pourrait emmener des complications au moment de l’accouchement. Je ne cesse de prier pour que mon mal s’arrête là et que je n’aies pas d’autres complications futures.

Je ne vais pas terminer ce témoignage sans adresser quelques mots à ceux qui pratiquent encore l’excision mutilation. Beaucoup de jeunes filles sont dans ma situation ou même ont connu pire. Mais généralement elles ne vous le diront pas. Alors, je demande aux parents de stopper cette pratique qui fait plus de mal que de bien. En nous excisant, vous ne nous rendez pas service ! »

Propos recueillis par Djenabou Souaré – Contributrice de Génération qui ose

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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