Conflits dans le monde : les jeunes filles rêvent toujours de paix et sécurité

Depuis 2007, Plan International produit chaque année un rapport sur la situation des filles dans le monde. Celui ci met en lumière les droits des filles et les défis auxquels elles sont souvent confrontées. Cette année, l’accent a été mis sur l’impact des conflits sur les enfants et les jeunes.

L’étude qui a conduit à produire ce rapport a touché 9995 participants de 10 pays d’Afrique, d’Amérique, d’Europe et d’Asie. Ce sont entre autres la Colombie, le Liban, le Nigéria, l’Ukraine, le Soudan et le Mozambique. 104 personnes supplémentaires ont également été interrogé en Éthiopie, au Cameroun, en Colombie et aux Philippines. De ces entretiens, il est ressorti que les conflits exacerbent la vulnérabilité des jeunes, particulièrement des filles. « Les conflits impliquent les filles et les jeunes femmes différemment des garçons. Les filles sont souvent victimes de violences sexuelles et subissent des pressions émotionnelles liées aux responsabilités familiales, tandis que les garçons sont fréquemment enrôlés dans les combats, avec des conséquences dramatiques », a déclaré Louabatou Diallo, influenceuse mondiale pour Plan International.

D’ailleurs, selon le rapport, 27% des filles et jeunes femmes ont rapporté des violences sexuelles ou basées sur le genre comme un risque constant du quotidien. 39% des filles et jeunes femmes interrogées ont déclaré ne pas se sentir en sécurité ou très peu en sécurité. 52% de jeunes femmes et filles n’ont pas pu suivre d’études à cause du conflit. 55% de jeunes ont montré des troubles du sommeil et 54% ont montré une préoccupation constante. A la suite de ces conflits, 47% des filles et des jeunes femmes ont dû réduire leur consommation alimentaire.

Selon Plan International Guinée, ces chiffres alarmants du rapport montrent la nécessité de sensibiliser tous les acteurs, mais également d’orienter les actions des décideurs, avec un appel à une action urgente pour soutenir les jeunes dans les zones de conflit. C’est pourquoi 65% des jeunes veulent des pourparlers de paix où ils seront impliqués, et 39% de jeunes femmes proposent particulièrement l’implication des filles et des femmes dans les pourparlers.

Pour Thérèse Akakpo, responsable de la protection des jeunes et enfants au Club des jeunes filles leaders de Guinée, il est essentiel d’écouter les jeunes pendant qu’ils essayent de surmonter les défis complexes auxquels ils sont confrontés : « Ils ont tous besoin d’être autonomes financièrement et, en matière d’éducation, ils ont besoin du strict nécessaire. Ils doivent également avoir accès à des services adaptés à leur situation, tout particulièrement en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive, les droits et l’assistance psychologique, pendant et après le conflit. Un conflit peut briser une génération entière, mais c’est l’expérience et l’énergie de cette génération, si elle est soutenue correctement, qui aideront leurs communautés à survivre et à se reconstruire. Malgré le caractère peu prometteur de leur situation actuelle, il y a encore de l’espoir pour l’avenir, et les jeunes participants à cette étude ont de nombreuses idées sur la manière dont ils peuvent survivre au conflit et se reconstruire après celui-ci ».

Elisabeth Zézé Guilavogui – Contributrice de Génération qui ose

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