Dans un pays où l’accès aux moyens de contraception est crucial pour la santé publique, l’utilisation du préservatif féminin émerge comme une solution innovante, même si elle reste encore largement méconnue des femmes et des filles guinéennes. Cette alternative offre aux femmes un moyen de contrôle contraceptif et de protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST), renforçant ainsi leur autonomie sexuelle et reproductive.

Le préservatif féminin, également connu sous le nom de préservatif interne, est une gaine en polyuréthane ou en nitrile munie de deux anneaux flexibles aux extrémités. Contrairement au préservatif masculin, il peut être inséré dans le vagin jusqu’à huit heures avant un rapport sexuel, offrant ainsi une plus grande flexibilité et discrétion aux utilisatrices.

Selon les données récentes de l’enquête démographique et de santé (EDS 2018), la prévalence contraceptive chez les adolescents et les jeunes était respectivement de 10,6 % et 11,7% en 2018. Dans cette sous-population de femmes, le pourcentage d’utilisatrices d’une méthode moderne est près de cinq fois plus élevé que chez les femmes en union (51% contre 11%). En particulier, l’utilisation du préservatif masculin est nettement plus fréquente que parmi les femmes en union (16% contre moins d’un pour cent), suivie par l’utilisation des implants (12%), des injectables (10%), des pilules (7%), des stérilets (3%) et de la stérilisation (2%).

Pourtant, malgré sa faible utilisation, le préservatif féminin présente de nombreux avantages. En plus de sa double fonction contraceptive et de protection contre les IST, il permet aux femmes de prendre en charge leur santé sexuelle de manière proactive. De plus, son utilisation ne dépend pas de la coopération du partenaire masculin, offrant ainsi une solution aux femmes confrontées à des situations de pression ou de coercition sexuelle.

Il faut cependant noter que l’adoption du préservatif féminin en Guinée rencontre encore des obstacles. La disponibilité limitée de ce moyen contraceptif dans les centres de santé et sa méconnaissance par une partie de la population constituent des défis à relever. De plus, des préjugés et des stigmatisations persistent autour de son utilisation, freinant ainsi son acceptation dans certaines communautés.

Pour surmonter ces obstacles, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour renforcer la sensibilisation, former les professionnels de santé et garantir un approvisionnement adéquat en préservatifs féminins dans tout le pays. De plus, des campagnes de déstigmatisation et d’éducation sexuelle doivent être intensifiées pour encourager une utilisation généralisée et sans tabou de cette méthode contraceptive.

Adama Hawa Bah et Elisabeth Guilavogui – Contributrices de Génération qui ose

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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