Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions Républicaines,
Madame la Ministre du Plan et du Développement Economique, Présidente de la Commission Nationale de Population et des Ressources Humaines ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Représentants de la Société Civile et du Secteur privé ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions diplomatiques et Représentants des organisations internationales et interafricaines ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Agences du Système des Nations Unies en République de Guinée ;
Mesdames et Messieurs les Hauts Cadres de l’Etat ;
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs,
La cérémonie qui nous réunit ce jour est consacrée au lancement en différé de la journée mondiale de la population, dont le thème de cette année est : «La Planification familiale est un droit de l’homme». Elle offre l’occasion d’attirer l’attention des décideurs à tous les niveaux sur l’urgence et l’importance des problèmes de Population dans un contexte économique de plus en plus difficile.
Au demeurant, Excellence Monsieur le Premier Ministre, malgré votre calendrier chargé, vous avez tenu à rehausser de votre présence cette cérémonie, montrant ainsi, si besoin en était encore, la haute importance que le gouvernement de la république accorde aux questions de population. Soyez en très sincèrement remercié.
Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs,
Il y a cinquante ans, la Conférence internationale des Nations Unies sur les droits de l’homme a retenu dans la Proclamation de Téhéran du 13 mai 1968 : «Les parents ont un droit humain fondamental de déterminer librement et de manière responsable le nombre et l’espacement de leurs enfants». Ainsi, la planification familiale est donc un droit humain pour les couples, et non un «contrôle de la population» imposé par l’État. La Journée mondiale de la population 2018 commémore cet accord historique.
Pour la première fois dans l’histoire, près de 700 millions de femmes et d’adolescentes des pays en développement utilisent maintenant des contraceptifs modernes.
En Guinée, 37 % des femmes de 20-24 ans ont eu une naissance vivante avant l’âge de 18 ans, alors que dans la même période, moins d’une guinéenne sur dix (7,8%) utilise une méthode contraceptive moderne.
Cependant, plus d’une femme sur quatre (27,6 %) a des besoins non satisfaits en Planification Familiale avec une dominance (32,2 %) chez les adolescentes et jeunes (15-24 ans).
Mesdames et Messieurs,
Quand une femme peut planifier sa famille, elle peut planifier sa vie. Elle peut poursuivre ses études, chercher et conserver de meilleurs emplois et contribuer davantage au bien être de sa famille, de sa nation et à la prospérité mondiale. À mesure qu’elle devient financièrement aisée, ses enfants reçoivent une meilleure éducation et les avantages se conservent bien dans les générations futures.
L’approche de la planification familiale basée sur les droits traite les individus en tant qu’êtres humains à part entière, en tant qu’agents actifs, et non en tant que bénéficiaires passifs.
Depuis la proclamation de Téhéran en 1968, de nombreux traités, conventions et accords relatifs à la santé et aux droits en matière de procréation ont réaffirmé ces droits de l’homme. Il s’agit notamment de :
La résolution 2542 de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le progrès et le développement social, de 1969, qui exige «la fourniture aux familles des connaissances et des moyens nécessaires pour leur permettre d’exercer leur droit … ».
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979, qui stipule expressément que la planification familiale est essentielle pour assurer la santé et le bien-être des familles.
La Conférence internationale du Caire sur la population et le développement de 1994, où 179 gouvernements ont convenu que la population et le développement sont inextricablement liés et que l’autonomisation des femmes dépend de la satisfaction des besoins d’éducation et de santé.
La Déclaration de Beijing et du Programme d’action de la quatrième Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes, qui a réaffirmé le droit à la planification familiale énoncé dans le Programme d’action de la CIPD (1994).
Le Sommet sur le développement durable de 2015, au cours duquel les dirigeants mondiaux ont convenu d’assurer d’ici 2030 « l’accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale, l’information et l’éducation».
Mesdames et Messieurs,
La planification familiale réduit les risques de décès et d’invalidité liés à la grossesse et aux accouchements trop précoces, trop tardifs, trop nombreux et trop rapprochés.
Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont les principales causes de mortalité chez les filles de 15 à 19 ans dans les pays en développement. L’accès à l’information et aux contraceptifs peut donc protéger la vie des jeunes. Plus ils ont d’informations, mieux ils peuvent faire des choix pour être en mesure de réaliser leur avenir.
Les femmes qui ont moins de naissances à risque, des grossesses plus saines et des accouchements plus sécurisés courent moins de risques de décès et une meilleure santé en générale. Leurs bébés naissent en meilleure santé et la santé de leurs enfants s’améliore tôt dans la vie. Ces améliorations en matière de santé produisent toute une gamme d’avantages économiques : des investissements plus importants dans la scolarité, une productivité accrue, une plus grande participation au marché du travail et, éventuellement, une augmentation des revenus, de l’épargne, des investissements et des actifs.
En aidant à prévenir les grossesses chez les adolescentes, la contraception contribue à maintenir les filles à l’école, à développer leurs compétences de vie et à leur ouvrir des possibilités plus tard dans la vie pour rejoindre la main-d’œuvre qualifiée et bien rémunérée.
Le droit à la planification familiale permet donc de jouir d’autres droits, y compris les droits à la santé, à l’éducation et à la réalisation d’une vie dans la dignité. Une approche de la planification familiale fondée sur les droits est l’intervention la plus rentable pour lutter contre les décès et les maladies maternels.
Mesdames et Messieurs,
En conformité avec le résultat transformateur du nouveau Plan stratégique de l’UNFPA qui vise à éliminer tous les besoins non satisfaits en matière de planification familiale d’ici 2030, les NU en Guinée, dans une approche coordonnée et concertée par l’intermédiaire de programmes phares, font valoir le droit de tous les couples et individus à décider librement et de manière responsable du nombre et de l’espacement de leurs naissances ainsi que de leurs accès à l’information, l’éducation et aux moyens de le faire.
L’amélioration de l’accès à la planification familiale volontaire est au cœur du mandat de l’UNFPA qui, en collaboration avec les agences sœurs des NU et les autres partenaires techniques et financiers, travaille avec le pays pour accroître la prévalence contraceptive et prévenir, contrôler et traiter les infections sexuellement transmissibles.
Nous préconisons un accroissement des investissements nationaux, y compris par l’alimentation de lignes budgétaires spécifiques pour les services et produits de planification familiale et l’adoption de politiques de gratuité de la planification familiale. Egalement, nous promouvons la sécurité des produits de santé de la reproduction et soutenons les efforts visant à élargir le choix des méthodes et à améliorer la qualité des services. Une priorité est ainsi accordée à l’accès à l’information et aux services pour les adolescents et les autres populations marginalisées.
Mesdames et Messieurs,
En 2017, les contraceptifs fournis par l’UNFPA en Guinée ont permis de toucher 157 139 utilisateurs avec un choix de méthodes modernes de planification familiale.
Ces contraceptifs ont permis d’éviter :
● 53 364 grossesses non désirées
● 241 décès maternels
● 19 185 d’avortements dangereux
Ces mêmes contraceptifs ont permis aux familles et au système de santé d’économiser 4,76 millions de dollars en coûts directs de soins de santé (coûts des soins pendant la grossesse et l’accouchement).
Mesdames et Messieurs,
A l’occasion de cette journée mondiale de la Population, le système des NU en Guinée, dans le cadre l’approche Unis dans l’Action, réitère son engagement à soutenir le Gouvernement de la Guinée sous le leadership éclairé de son Excellence le professeur Alpha Condé, Président de la République, dans ses efforts pour protéger la santé et les droits des femmes et des filles.
Ensemble, nous devons permettre à la population notamment aux femmes, aux adolescentes et aux jeunes de décider librement quand et combien d’enfants elles veulent avoir, afin qu’elles aient plus d’opportunités pour devenir des salariées et augmenter ainsi les niveaux de revenus des familles.
En accordant la priorité au droit en matière de planification Familiale, nous tirons profit du dividende démographique et nous contribuons à l’accélération des progrès vers la réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs de développement durable et l’émergence de la Guinée.
Vive la Coopération Internationale.
Je vous remercie.
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