L’arrivée d’un enfant est toujours un moment spécial pour un couple, à cause du bonheur que cette expérience procure. Parfois, cela peut aussi être une source d’angoisse et de stress pour les parents, entraînant des profondes mutations dans la vie sexuelle du couple. S’il est recommandé de faire régulièrement l’amour pendant la grossesse, la reprise de la vie sexuelle après l’accouchement s’annonce souvent difficile. Peurs, douleurs, fatigue, perturbation du sommeil due aux obligations parentales de veuiller sur l’enfant… autant de facteurs qui poussent les conjoints à prendre un « congé de sexe ».

La reprise de la vie sexuelle d’un couple après l’accouchement prend en compte plusieurs paramètres, tant sur le plan physique que psychologiques.

On le sait, l’état physique de l’être humain occupe une place importante dans la sexualité. Lorsque le corps de l’un des conjoints est inapte à faire l’amour, une pause s’impose dans leur sexualité. Ainsi, selon les femmes, les saignements qui interviennent après l’accouchement, aussi appelés « les lochies », durent de trois semaines à deux mois. Pendant cette période, la plupart des couples s’abstiennent d’avoir des relations sexuelles. Ce ne sont pas les lochies uniquement qui font que la sexualité des couples connaisse une pause. Après l’accouchement, le désir de la jeune maman est au plus bas. Cela est lié à ses hormones : la prolactine augmente considérablement, bloquant le désir sexuel pendant environ trois mois. Ceci donnera plus de temps à la maman pour s’occuper de son bébé qui aura besoin d’attention nuit et jour.

À ce moment, l’hormone qui aide chimiquement la maman à s’attacher à son enfant (la prolactine) est en pleine activité. La fatigue, liée en particulier au manque de sommeil, a elle aussi tendance à abaisser le désir sexuel. Et plusieurs semaines après la venue du bébé, la maman est toujours touchée par la « sécheresse vaginale systématique » causée par la baisse des hormones estrogènes.

Selon la sexologue Dr. Catherine Solano, il est déconseillé d’avoir des relations sexuelles pendant au moins trois à quatre semaines après l’accouchement car le col de l’utérus restant ouvert, les rapports sexuels peuvent favoriser les infections. Ce repos permettrait d’éviter que des bactéries ne s’introduisent dans le vagin et remontent plus facilement dans l’utérus.

Si l’accouchement a nécessité une épisiotomie (pratique consistant à faire l’ouverture du périnée pour permettre le passage de l’enfant), le médecin ou la sage-femme a fait une incision au niveau du périnée. Cette zone ayant été ensuite recousue, doit cicatriser. Idem en cas de petite déchirure spontanée du périnée. La zone cicatricielle se trouvant au bord de l’entrée du vagin, tant qu’elle est rouge et gonflée, la pénétration risque d’être douloureuse. La cicatrisation peut prendre seulement deux à trois semaines, mais beaucoup plus quand une femme a, par exemple, un abcès sur les fils. Dans ce cas, il faut parfois plusieurs mois pour que le périnée retrouve une sensibilité normale non douloureuse.

Lorsque l’accouchement s’est fait par césarienne, il est bon d’attendre au moins trois semaines pour que la cicatrice s’améliore avant de reprendre sa vie sexuelle.

Comme on vient de le voir depuis le début de cet article, le changement n’intervient généralement qu’au niveau de la femme. Alors comment faire lorsque l’homme a envie de faire l’amour ? S’il est conseillé au nouveau père de s’adapter au rythme de la jeune maman, le couple peut bien sûr s’arranger pour permettre à l’homme de satisfaire son désir sexuel. Pour cela, le couple doit continuer de s’aimer physiquement et reprendre sa sexualité sans toutefois pénétration vaginale. Des bonnes relations intimes, des caresses intenses, contribuent à relancer l’envie sexuelle. Car, « l’appétit vient en mangeant ».

Si en dépit de plusieurs semaines voire des mois d’attente, les premières pénétrations vaginales sont accompagnées de douleurs, il ne faut pas insister parce que cela a souvent pour conséquence de bloquer la sexualité. La femme aura peur d’avoir mal la fois suivante. Il ne faut donc pas forcer les rapports douloureux. Cependant, on peut penser à utiliser beaucoup de lubrifiant au début. Cela facilitera sans doute la reprise sexuelle effective dans un délai raisonnable.

Le contact corporel entre le papa et le bébé — le prendre souvent dans ses bras, le câliner et lui donner son bain — fait monter le taux de prolactine masculin et diminue le désir sexuel. Et quand le désir sexuel de l’homme est en baisse, il n’y a aucune pression derrière la femme. Cela permet à la maman de bien s’occuper de son enfant et être suffisamment prête avant de reprendre sa vie sexuelle, pour le bonheur de l’enfant et des deux parents.

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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