Conakry, Guinée – 25 novembre 2021 – Le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA) en Guinée, a appris avec tristesse le décès de Madame 𝐌’𝐌𝐀𝐇 𝐒𝐘𝐋𝐋𝐀 le 20 Novembre 2021 à Tunis où elle était évacuée pour des soins, suite au double viols et aux mutilations dont elle avait été victime dans une structure de santé de Conakry.

M’MAH SYLLA est une victime de trop dont le sort nous interpelle sur notre responsabilité collective et individuelle à lutter contre les VBG, et l’urgence de ne  plus garder le silence et ne réagir que de manière ponctuelle au vu de l’actualité. Il est temps d’en faire un sujet de tous les jours pour espérer parvenir à zéro pratique néfaste à l’égard des femmes et filles de Guinée.

En cette douloureuse occasion, l’UNFPA exprime toute sa compassion à la famille, aux proches de Madame 𝐌’𝐌𝐀𝐇 𝐒𝐘𝐋𝐋𝐀 et à l’ensemble du peuple de Guinée, profondément meurtris par les circonstances qui ont prévalu à la perte cruelle et prématurée de cette jeune femme, en qui ils avaient placé tant d’espoirs.

Alors que les établissements de Santé sont censés être les lieux où l’on recouvre la santé, alors que l’éthique et la déontologie médicale devraient être la boussole de tout prestataire de santé, c’est précisément en ces lieux et par des professionnels de santé assermentés que madame M’Mah Sylla y sera violée avec des sévices qui ont conduit à sa mort.

M’MAH SYLLA est la victime de trop qui nous interpelle tous sur l’urgence d’agir pour une tolérance zéro au viol et en portant à un niveau de priorité élevé la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes et filles. En effet, les violences basées sur le genre notamment le viol des femmes, filles et enfants constituent une préoccupation majeure en Guinée. Depuis le début de l’année 2021, les services de l’Office de Protection du Genre, de l’Enfant et des Mœurs et la BSPPV ont enregistré plus de 1341 cas de violences faites aux femmes, filles et enfants dont 253 cas de viol. Ces chiffres qui, sont loin d’être exhaustifs, nous interpellent tous.

Pour UNFPA, absolument rien ne saurait justifier le viol et les violences faites aux femmes et aux filles. C’est pourquoi, UNFPA travaille aux côtés du gouvernement et de la société civile pour réaliser un monde dépourvu de violence basée sur le genre, conformément aux engagements des objectifs de développement durable (ODD.5) à l’horizon 2030. C’est un résultat ambitieux mais essentiel pour espérer une société plus égalitaire, plus juste et plus digne.

En Guinée, l’UNFPA appui le Ministère de la Santé, l’Office de Protection du Genre de l’Enfant et des Mœurs (OPROGEM) ainsi que les services judiciaires notamment la gendarmerie pour la prévention et la prise en charge holistique des nombreux cas de violences basées sur le genre.

L’UNFPA prend acte de la position du Gouvernement guinéen qui a instruit 𝐌𝐚𝐝𝐚𝐦𝐞 𝐥𝐚 𝐌𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐉𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞, 𝐆𝐚𝐫𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐒𝐜𝐞𝐚𝐮𝐱 à prendre toutes les mesures urgentes et nécessaires afin d’accélérer l’enquête en cours pour que justice soit rendue à M’MAH SYLLA et l’encourage à l’élargir à toutes ces victimes anonymes qui n’ont pas eu justice face à leurs bourreaux.

L’UNFPA tient néanmoins à rappeler au Gouvernement guinéen ses engagements internationaux suite à la signature et à la ratification des instruments juridiques et son adhésion aux initiatives internationales, régionales et sous régionales dont :

  • La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ;
  • La Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur Femmes, Paix et Sécurité et ses Résolutions connexes 1820, 1888 et 1889 sur les femmes, la paix et la sécurité et ses annexes ;
  • La Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, résolution 48/108 de l’Assemblée Générale des Nations Unies ;
  • La Déclaration Solennelle des Chefs d’Etat de l’Union Africaine sur l’Egalité entre les Sexes en Afrique ;
  • La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et son Protocole additionnel relatif aux droits des Femmes ;
  • L’acte additionnel sur l’égalité entre les femmes et les hommes, filles et garçons dans l’espace CEDEAO.

En tant qu’agence des Nations Unies assurant le leadership sur la lutte contre les violences basées sur le genre, l’UNFPA réaffirme sa disponibilité à accompagner les efforts du peuple de Guinée pour l’éradication de toutes les formes de violence basée sur le genre, et lance un appel à tous, Gouvernement, société civile, Media, communautés, partenaires au développement, à un sursaut d’honneur afin de mobiliser plus d’attention, de ressources et d’action pour réaliser l’objectif zéro pratique néfaste à l’égard des femmes et filles en République de Guinée.

Réitérant toute notre compassion au peuple de Guinée meurtri par le décès de notre sœur, nous prions pour le repos éternel de son âme.

Contacts :

Afiwa Mata AHOUADJOGBE, | Chargée de Communication et Réseaux Sociaux |UNFPA Guinée | Phone: +224 624 21 50 74 ; +221 629 29 45 52| E-mail : ahouadjogbe@unfpa.org

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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