Le « Club Raby et les enfants » est une association d’enfants qui a pour objectif de permettre à tous les enfants de participer aux prises de décision qui touchent leur bien-être. Conformément à l’article 12 de la Convention Internationale Relative aux droits de l’enfant qui reconnait le droit des enfants à exprimer librement leurs points de vue sur les sujets les affectant et surtout à voir ces opinions prises en compte dans les prises décisions et en donnant la parole à toutes les catégories d’enfants (scolarisés, exploités, victimes de violences basées sur le genre, etc.).

À ce jour, une cinquantaine d’enfants sont membres de ce club et une revue éditée en ligne. Elle a plus de 2.000 amis sur sa page Facebook « Raby et les enfants », et son compte Twitter @rabyetenfants est suivi par 9.700 Abonnés. Les enfants réunis dans ce club ont la chance d’être encadrés par des coachs qui les aide à faire des activités liées à la promotion de leurs droits.

À l’occasion du mois de l’enfant, il voudrait parler à l’opinion publique du droit de participation des enfants aux prises de décision qui les concernent. Ce sont des enfants mais leurs voix comptent. C’est pourquoi il voudrait partager cette tribune pour expliquer sa vison de cette participation…

    PETITE HISTOIRE SUR LA PARTICIPATION

Pour la petite histoire, tout a commencé en 1989. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) est adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations-Unies et intègre les droits de participation des enfants (liberté d’opinion, d’expression, d’information, de conscience, de religion, d’association, de réunion) à travers ses articles 12 à 17.

Dans la Convention des droits de l’enfant, c’est l’article 12 qui nous parle de ce droit à la participation qui permet à tout enfant d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant.

Les opinions de chaque enfant doivent être prises en considération en tenant compte de son âge et son degré de maturité.

Comme le reconnaît la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et la Loi portant protection de l’enfant, chaque enfant a le droit de prendre part aux processus décisionnels qui le concernent. Les enfants peuvent contribuer au développement de la société puisqu’ils sont des acteurs de changement. Ils disposent d’une vision différente de la société et des choses qui les entourent.

Bien que ce droit à la participation des enfants soit clairement préconisé par la CIDE, sa connaissance et sa promotion restent insuffisamment assurées non seulement auprès du grand public et des professionnels de l’enfance mais aussi auprès des enfants et des jeunes qui devraient être à la fois sujets et acteurs de leurs droits.

      QU’EST-CE QUE LA PARTICIPATION ?

La participation, c’est la possibilité que l’enfant a de penser, de croire et d’exprimer ses opinions librement, dans le respect d’autrui. Les adultes sont là pour l’écouter et lui apporter une information fiable et adaptée à son âge. Cette information lui est communiquée pour lui permettre de se forger une opinion critique et de participer activement, aussi bien dans la vie privée que dans la vie publique.

La participation des enfants, c’est le droit, pour tous les enfants du monde, d’être entendus et d’être associés aux décisions qui les concernent, que ce soit à la maison, à l’école, dans leur village ou leur quartier.

Ce droit à la liberté d’expression comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen du choix de l’enfant.

LES ARTICLES DE LA CONVENTION QUI PARLE DU DROIT DE PARTICIPATION

La participation, c’est l’un des droits fondamentaux définis dans la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), à travers :

Le droit de s’exprimer, de parler, de donner son avis (art. 12, 13, 14) ;

Le droit d’être écouté et entendu (art. 12, 14) ;

Le droit d’être pris en compte (art. 12) ;

Le droit de participer au processus de décision et de mise en œuvre (art. 12, 15, 17). Il est directement lié à plusieurs droits : le droit à la liberté de pensée, d’opinion, de réunion et d’association, et à la liberté d’expression (articles 12, 13, 14,15 et 17

COMMENT LES ENFANTS PEUVENT-ILS AVOIR LA POSSIBILITÉ DE PARTICIPER ?

Nous sommes des enfants certes en train de nous construire une identité, une personnalité et une citoyenneté. Nous devons avoir le pouvoir d’avoir notre propre façon de penser et de fonctionner.

Dans une société démocratique, tous les citoyens sont associés aux prises de décisions, y compris les enfants. Les adultes doivent être consultés et que leur opinion soit prise en compte sur les sujets qui nous concernent.

Pour faciliter aux enfants de faire des choix en connaissance de cause, il faut également leur permettre d’avoir accès à des informations adaptées à leur âge, afin de pouvoir se forger une opinion.

     LES AVANTAGES DE LA PARTICIPATION

La participation est non seulement un droit fondamental, mais elle favorise aussi un développement complet de la personnalité et des capacités de l’enfant. Les jeunes apprennent mieux lorsqu’ils ont à effectuer de véritables choix et sont pleinement impliqués dans la gestion de leur vie et de leur environnement.

En participant, ils prennent confiance, acquièrent des compétences et apprennent à protéger leurs droits. Ils sortent du rôle passif dans lequel ils peuvent parfois se sentir confinés et ils acquiers des connaissances par eux-mêmes, au lieu d’attendre qu’elles ne viennent de l’extérieur.

C’est un droit important car il signifie qu’en plus du droit d’être protégé, ils ont le droit d’agir pour se protéger, c’est-à-dire de s’exprimer, de donner leur opinion, de prendre des initiatives individuelles ou collectives.

Dans une société démocratique, tous les citoyens ont le droit de participer, y compris les enfants. Leur donner l’information adaptée à leur âge, les écouter, les associer aux prises de décision, à la maison, à l’école, dans leur ville ou leur commune, dans leur quartier est de la responsabilité de tous les États ayant ratifié la CIDE qui place la participation comme l’un de ses quatre principes fondamentaux.

Ce droit implique que les adultes leur donnent accès aux informations nécessaires à leur éducation et leur développement, et qu’ils les écoutent et les associent aux prises de décisions qui les concernent. Le droit à la participation ne concerne pas que les jeunes qui sont élus dans les conseils d’enfants ou autres structures établies à cet effet. Le droit à la participation doit s’exercer tous les jours, à la maison, à l’école, dans ta ville, dans ta commune, dans ton quartier…

Mais attention, ce droit a ses contraintes : leurs propos quels qu’ils soient, ne doivent pas porter atteinte à l’ordre public, ils ne doivent pas nuire à autrui, et ne doivent pas tenir des propos diffamatoires à l’égard d’une personne précise ou d’une communauté (émettre des paroles racistes, par exemple).

LES MOYENS PERMETTANT AUX ENFANTS DE S’EXPRIMER

Les enfants ont une envie de se faire entendre en faisant des activités liées à la promotion de leurs droits, tels que :

La production des vidéos ;

Les émissions radios (audio et TV) ;

L’organisation des conférences, participation à des débats, des expositions ;

Les chants ;

Dessins et la peinture ;

La participation à des associations, etc.

           L’ECHELLE DE LA PARTICIPATION

L’échelle de la participation peut se situer à plusieurs niveaux. Le plus important est de comprendre le rôle important qu’ils peuvent jouer à travers leur participation aux prises décisions qui les concernent. Cela s’explique par :

  • NON-PARTICIPATION : c’est lorsqu’une activité est organisée et qu’on oblige les enfants à assister sans leur consentement ;
  • LES ENFANTS PEUVENT AIDER : dans une activité à l’école, on demande aux enfants de choisir un thème et de participer à l’organisation des activités ;
  • LES ENFANTS PEUVENT DONNER DES CONSEILS, MAIS NE PEUVENT PAS DÉCIDER : dans ce cas précis, c’est lorsqu’on demande à un enfant de donner son avis sur une situation donnée, il est écouté et entendu mais il sait que la décision finale ne lui revient pas ;
  • UN PROJETS CONÇUS PAR DES ADULTES, APRÈS AVOIR CONSULTÉ DES ENFANTS ET DES JEUNES : c’est lorsque par exemple à l’école, on laisse voter tous les enfants sur le thème à retenir pour la journée « portes ouvertes ». Le thème qui aura remporté la majorité des votes, sera le thème traité. Dans ce cas, ils se sentent impliqués ;
  • UN PROJETS CONÇUS ET DIRIGÉS PAR DES ENFANTS : lorsque les enfants ont la latitude d’initier un projet et de le diriger par eux-mêmes ;
  • PROJETS CONÇUS PAR DES ENFANTS, DÉCISIONS PRISES AVEC DES ADULTES : ceci s’explique par une initiative mise en place par les enfants qui la partagent avec les adultes qui les assistent dans la mise en œuvre du projet.

                            CONCLUSION

Comme vous l’aurez certainement compris, le droit à la participation peut jouer un grand rôle. Nous sommes certes des enfants mais nous pouvons participer au développement de notre société. Donc, nous sollicitons l’appui de tous pour nous aider à jouir pleinement de ce droit qui va nous permettre de renforcer à la fois nos capacités et également être des acteurs à part entière dans la promotion et la protection de nos droits. Aujourd’hui à travers le club « Raby et les enfants », nous avons la possibilité de prendre les choses en main et d’apporter notre contribution à cet idéal auquel les Nations-Unies ont aspiré en signant la convention des droits de l’enfant, il y a de cela 30 ans.

Nous profitons également pour vous dire que le 16 juin est la journée de l’enfant Africain. La revendication des droits de l’enfant date de longtemps. Cette journée historique de l’enfant africain est organisée chaque année depuis le 16 juin 1991 par l’Organisation de l’unité africaine. Elle commémore le massacre de centaines d’enfants lors d’une marche pour leurs droits à Soweto (Afrique du Sud) par le pouvoir de l’apartheid le 16 juin 1976. Donc, c’est dans ce cadre que nous aussi nous voulons participer aux prises de décision qui nous concernent. Car tout ce qui est fait pour nous sans nous est contre nous. Donc aidez nous à jouir pleinement de nos droits, donner nous des espaces pour nous exprimer.

Nous voudrions remercier tous ceux qui nous aident à atteindre nos objectifs, notamment le CIRD pour l’espace qu’il nous offre afin de pouvoir nous réunir pour discuter de nos préoccupations. Mille mercis à tous.

Génération qui ose est une plateforme d’informations et de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), de promotion de l’émancipation des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce projet est porté par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le ministère guinéen de la Jeunesse. Suivez-nous également sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GquiOse.

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