A 160 km au nord de la capitale Conakry, à Fria, une jeune élève de 15 ans qui a commencé à pratiquer la mécanique, rêve de poursuivre sur cette voie. Entre les cours, les batteries et moteurs des véhicules, la jeune fille arrive à trouver un équilibre.

De taille moyenne, vêtue d’un maillot noir et jaune, celui du Réal Madrid sur lequel c’est plaqué Ronaldo, avec un pantalon bleu et un foulard noir sur la tête, Mariama Ciré Diallo attend avec ses collègues de recevoir leur prochain client dans leur modeste atelier. Celui ci est situé à la sortie de la ville, à quelques mètres de l’usine Rusal Fria.

Avare en mots, la jeune élève en 6e année à l’école primaire de Tigué a débuté la mécanique cette année par amour pour le métier, que son oncle pratique également. « Quand j’ai dit à mes parents que je veux faire la mécanique, ils ont été d’accord et ont dit qu’ils vont venir dire au maître que je vais venir, ils ne se sont pas fâché et m’ont soutenue », explique la jeune élève.

Quand elle a débuté son apprentissage, Mariama Ciré n’a pas eu droit à des coups bas et de la méchanceté de la part de ses collègues garçons. Entre eux sont plutôt nées une collaboration et de l’entraide. « Avec mon maître aussi ça se passe très bien. Pour le moment, j’ai appris à tester si la batterie est bonne, à regarder si les injecteurs sont bons depuis que je suis là. Pour moi, c’est un peu facile », se félicite-t-elle toute souriante, en nous montrant comment ça se fait.

La jeune fille bénéficie également du soutien de sa famille, plus précisément d’Alpha Oumar Diallo, son oncle. Mécanicien de profession aussi, le jeune homme est pour sa nièce un modèle qu’il ne se lasse pas d’encourager. « Parce que c’est ce qu’elle veut faire, on l’a amenée ici. Je sais qu’elle peut faire les études et la mécanique en même temps. Quand elle quitte l’école entre 13h et 15h, elle revient ici. C’est le travail qui paie en tout cas », assure le mécanicien.

Entre l’enseignement à l’école et l’apprentissage au garage, la jeune novice mécanicienne arrive à trouver un équilibre pour ses deux occupations. « Comme on a pas commencé l’examen, je vais à l’école. Si on sort à 13h, je reviens ici. On fait des cours de révisions les jeudis et vendredis. A la maison, je révise après que je sois rentrée de l’atelier et que je me sois lavée », fait-elle savoir.

Sur place à l’atelier, alors que deux autres jeunes filles casquées nous rejoignent avec leurs pantalons bleus, signe qu’elles sont aussi apprenties, Mariama Ciré déclare son envie de poursuivre dans la mécanique, une fois grande. « Je demande aux gens de m’aider à apprendre ce que je ne peux pas faire. Je leur assure d’avoir le courage de travailler parce que, eux même, ils auront eu le courage de m’aider en me donnant ma chance », souhaite-t-elle.

Aux jeunes filles comme elle, Mariama Ciré Diallo assure qu’il n’y a pas de métiers réservés uniquement aux garçons. « Le travail est pour tout le monde. Ce que l’homme peut faire, la femme aussi peut le faire », assène-t-elle du haut de son adolescence.

Elisabeth Zézé Guilavogui

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